Circumnavigation 1 Magellan

Magellan et le premier tour du monde (1519-1522)

trajet Magellan El Cano

Magellan est un navigateur portugais (né en 1480), et pourtant c’est bien pour le compte du royaume d’Espagne qu’il part en 1519 à la tête d’une escadre de 5 vaisseaux et 237 hommes avec l’intention de trouver une route plus rapide pour rejoindre les « îles aux épices » (qui se trouvent dans ce qui est aujourd’hui l’archipel indonésien).

Les 5 vaisseaux de l’expédition sont la Trinidad (nef amirale commandée par Magellan), le San Antonio (Cartagena), la Concepción (Quesada), le Santiago (Serrano) et la Victoria (Mendoza).

Le récit complet du voyage a été rédigé par un Italien, Pigafetta, qui fait partie des 18 survivants : c’est lui qui a tenu un journal de voyage et l’on connaît donc précisément toutes les péripéties de cette expédition.

Partis en août 1519 de Séville, ils passent aux Canaries (qui sont espagnoles), arrivent au Brésil (portugais), essaient de contourner l’Amérique du Sud… perdent du temps dans le Rio de la Plata qu’ils remontent avant de s’apercevoir que l’eau devenant de moins en moins salée ce n’est sans doute pas le passage qui leur permet de contourner le continent. L’expédition reprend sa route vers le sud.

Bref le temps a passé et Magellan décide d’hiverner en Patagonie. On est début avril 1520, c’est là qu’il se trouve confronté à une mutinerie (dite « mutinerie de Pâques ») menée par trois des capitaines des autres navires qui ne croient plus qu’on va trouver le passage vers l’ouest et préféreraient rentrer.

Magellan gère assez bien l’affaire : Mendoza et Quesada sont exécutés, Cartagena et un prêtre abandonnés sur le rivage ! Quarante autres mutins sont amnistiés (il est difficile de se passer d’eux !)

Pendant l’hivernage Magellan tente d’explorer les parages mais y perd un navire le Santiago qui s’échoue.

L’expédition repart enfin en août 1520 (cela fait donc un an qu’elle a quitté Séville !) et, en octobre, Magellan trouve enfin l’entrée du détroit qui porte aujourd’hui son nom et s’y engouffre. Les vents et courants sont très violents : il met un mois à traverser.

Au milieu du détroit, le pilote du San Antonio, se rebelle avec ses hommes. Le San Antonio rebrousse chemin, et repart vers Séville où il arrive en mai 1521 avec 55 hommes à son bord.

Bref, quand Magellan arrive dans ce nouvel océan qu’on va baptiser « pacifique », il n’a plus que trois navires. Il n’est pas tant surpris par l’ immensité que par le vide. Trois mois de mer, quasiment sans vivres et sans rencontrer de terre où l’on peut mouiller. L’équipage souffre gravement du scorbut et du béribéri.

Les voilà qui touchent enfin Guam dans l’archipel des Mariannes (que Pigafetta appelle « islas de los ladrones » , îles de voleurs car ils s’y font piller par les indigènes) puis les Philippines.

Près de l’île de Cebu (aux Philippines) un affrontement a lieu entre Magellan et les indigènes au cours duquel Magellan est tué : on est en avril 1521.

C’est Elcano qui prend alors le commandement. Il reste 113 hommes ce qui est insuffisant pour manœuvrer 3 vaisseaux : la Concepción est brûlée : il ne reste donc plus que la Victoria et la Trinidad.

On arrive enfin dans les parages de ces îles aux épices tant convoitées (les Moluques ) : on est en novembre 1521. L’ennui c’est que l’expédition est maintenant dans la zone d’influence portugaise telle qu’elle a été délimitée suite au traité de Tordesillas de 1494.

Les deux navires chargent leur précieuse cargaison mais au moment de partir en décembre 1521, la Trinidad victime d’une voie d’eau est obligée de rester sur place pour des réparations. Quand elle repart quatre mois plus tard elle est arraisonnée par les Portugais avec 20 marins à son bord.

Entre temps la Victoria (avec 60 hommes) réussit à traverser l’océan indien, passer le cap de bonne Espérance et arrive à Séville en septembre 1522 avec 18 hommes d’équipage. L’expédition a donc duré plus de 3 ans : c’est le premier tour du monde.

 Pour aller plus loin…

Magellan Stefan Zweig

Si l’on veut en savoir davantage sur cette expédition on pourrait lire le Magellan de Stefan Zweig, Magellan. Der Mann und seine Tat, 1938 ‚ en français Magellan, réédité chez Grasset en 2010 et aujourd’hui en livre de poche.

Rappelons pour ceux qui l’ont oublié (!) ou précisons pour les autres (comme moi pour qui ce n’était pas très clair) que Stefan Zweig est un auteur et biographe autrichien né en 1881 à Vienne qui s’est exilé au Brésil à cause de la montée du nazisme (il était juif) et s’est suicidé en février 1942. Sa nouvelle la plus connue est sans doute Le joueur d’échec (parue à titre posthume en1943).

5 réflexions sur “Circumnavigation 1 Magellan

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