Écrire sur un blog : la seule manière de transmettre des idées élaborées dans un monde où l’on est sans cesse dérangé !

En écrivant avec une grande aisance et une grande prolixité sur ce blog, je m’aperçois que c’est, d’une certaine manière, la manière pour moi d’exprimer ce que je n’ai pas réussi à faire en publiant des articles et des ouvrages  scientifiques par lesquels j’aurais pu être reconnue comme Géographe par le monde universitaire.

Une carrière universitaire « sacrifiée » ?

A 54 ans,  j’ai largement laissé passer mon tour, abandonnant progressivement tout espoir de promotion professionnelle.

Certaines féministes me critiqueront en trouvant que j’ai « sacrifié » ma carrière pour pouvoir m’occuper de mon mari et de mes enfants en me contentant frileusement, à partir de la quarantaine, d’un poste fixe de professeur de lycée en Province !

La critique est facile… L’équilibre toujours difficile.

Être sans cesse interrompu dans un travail intellectuel

Ce que je trouve le plus insatisfaisant dans ma vie d’aujourd’hui, c’est le découpage du temps en micro-tranches qui obligent, si l’on veut faire œuvre efficace, à se plonger instantanément et à 100 % dans une nouvelle tâche.

Et c’est cela qui me plait sur ce blog : la capacité à rédiger un bout de brouillon en quelques minutes puis pouvoir revenir à tête reposée améliorer un premier jet, le mettre en ligne, le relire, le relier à autre chose…

Les autres formes d’écritures plus continues sont adaptées à ceux qui ne sont pas sans cesse dérangés… et sont soulagés de certaines tâches matérielles qui prennent du temps et de l’énergie : courses, cuisine, vaisselle, lessive, repassage, ménage, entretien et conduite de la voiture…

Proposer son propre cheminement

Et puis je pense que cette insatisfaction professionnelle continue à me faire avancer.  Plus je vieillis et plus je trouve inutile de multiplier sans cesse les références dans un article. Ce qu’il manque dans notre monde d’aujourd’hui ce sont des gens qui se posent, trient, réfléchissent, mettent en lien les choses.

Dans mon travail de professeur je suis inondée de références pour préparer mes cours, inondée de sollicitations pour explorer de nouvelles pistes pédagogiques.

Mes élèves ont-il besoin de tout cela ? Après tout, le cheminement d’un lycéen au cours d’une année avec un professeur n’est qu’une petite piste à suivre avec assurance si le professeur ouvre la route et défriche le chemin.

On ne verra pas toute la forêt d’accord mais on aura avancé son petit bonhomme de chemin. C’est déjà pas mal !

Alors c’est une peu ce que je fais sur ce blog : proposer de petits articles assez personnels, pas trop érudits sur des thèmes qui m’intéressent mais ne prétendent pas passer sous les fourches caudines de la recherche universitaire.

Vulgariser sans humour

Je ne prétends pas non plus œuvrer « pour les nuls ». Je déteste cette manière -soit disant humoristique de faire de la vulgarisation- : c’est sûr cette collection noire et jaune est devenue célèbre et bien visible dans les rayons des librairies, le contenu de ces ouvrages est généralement de grande qualité.

Mais ce qui me gêne c’est la pseudo autodérision qui ressort à travers l’expression « pour les nuls ». Je trouve cela d’une grande violence pour un adulte qui a de très mauvais souvenirs de sa scolarité, continue à être conscient de la fragilité de sa culture générale et du coup manque de confiance.

Comment oser acheter un des ces bouquins jaune et noir qui dès la couverture, vous renvoie à votre nullité d’élève d’autrefois ?

Le même problème psychologique se pose avec le livre de poche : pour quelqu’un qui ne lit pas beaucoup, appréhende la lecture à cause de son parcours antérieur ou de son milieu social, le livre de poche est une fausse bonne idée.

Ce lecteur balbutiant a besoin d’un beau livre, avec du beau papier, d’une belle maquette… bref un ouvrage qui prend au sérieux les efforts qu’il fait pour entrer dans la lecture.

La difficulté sur Internet d’accéder directement à des ressources adaptées à notre curiosité

Le blog est donc un nouvel outil pertinent qui permet d’accéder à un contenu qui n’existait pas quand j’étais enfant.

La difficulté est d’accéder sur Internet à l’information qui nous convient alors qu’on est d’emblée sollicité soit par des sites commerciaux, soit par Wikipédia qui offre tant de détails sur un sujet -surtout quand il est polémique ou hyper d’actualité- que l’on ne peut que s’y perdre (et dont le petit résumé reste très insuffisant).

Ce ne sont pas les sites personnels de vulgarisation comme le mien qui sont référencés facilement. Car pour cela il faudrait mieux comprendre comment sont construits les algorithmes des moteurs de recherche et travailler sur des sujets plus polémiques ou d’actualité.

Mais après tout tant pis ! Si mes petits articles peuvent intéresser quelques lecteurs curieux, tant mieux. S’ils restent invisibles tant pis…

Cela sera une nouvelle occasion d’en écrire d’autres peut-être plus pertinents !

 

 

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