La question du Moyen Orient depuis la fin de la Première Guerre mondiale : petit briefing historique et géopolitique

Le Proche et le Moyen Orient constituent un foyer de tensions et de conflits très important depuis la fin de la Première Guerre Mondiale, pour trois raisons essentiellement :

  • Les conséquences complexes du démembrement de l’Empire ottoman après la Première Guerre mondiale
  • la naissance en 1948 de l’État d’Israël dont l’existence est contestée par les pays arabes voisins
  • la présence au Moyen Orient des réserves de pétrole les plus importantes et les plus faciles à exploiter au monde.

Moyen Orient repérage

carte de repérage simple de la région avec des couleurs distinguant le clivages culturels : le monde arabe (vert), l’Iran (jaune), la Turquie (violet) et Israël (hors territoires) en bleu. Il manque le nom Liban  (CLG 2021)

Qu’appelons nous « Moyen Orient » ?

Par Moyen Orient (en anglais Middle East)  nous entendons les pays d’Asie occidentale qui bordent la Méditerranée orientale : Turquie, Syrie, Liban, Israël et ceux situés plus à l’Est : Jordanie, Irak, Arabie Saoudite (voir l’article sur l’Arabie Saoudite, une petite présentation), différents émirats et autres petits États (Koweït, Bahreïn, Qatar, E.A.U.(Émirats Arabes Unis) –, Oman, Yémen) ainsi que l’Iran. On y ajoute également l’Égypte pour des raisons géopolitiques (même si elle appartient au continent africain).

Carte physique Moyen Orient

Carte physique Moyen Orient

Aujourd’hui on y ajoute parfois également l’Afghanistan en raison du rôle que ce pays a joué après les attentats de 2001 contre les États-Unis pour abriter les terroristes d’Al Qaïda et notamment leur chef (Oussama Ben Laden qui est Saoudien).

Le Proche Orient se limite aux États qui bordent la Méditerranée orientale et occupe l’espace qui dans l’Antiquité était qualifié de « Levant », « Palestine » et « Mésopotamie » (c’est-à-dire les États actuels : Liban, Syrie, Jordanie, Irak, Israël et les territoires palestiniens).

Quelles sont les religions présentes au Moyen Orient ?

La religion dominante au Moyen Orient est l’islam. La grande majorité de ces pays sont des « pays arabes » (c’est-à-dire dont les habitants sont arabes, parlent l’arabe et sont majoritairement musulmans). Mais il existe également dans ces pays arabes des minorités chrétiennes (comme les Coptes en Égypte, les Maronites au Liban).

Mais trois pays de la région ne sont pas des pays arabes :

  • l’Iran– dont les habitants sont les descendants des Perses de l’Antiquité qui parlent le farsi, sont musulmans mais appartiennent à une minorité au sein de l’islam : les chiites. (voir l’article l’Iran une petite présentation)
  • la Turquie -dont les habitants sont des Turcs qui parlent le turc (État qui comprend des minorités kurdes)
  • Israël dont la grande majorité des habitants sont de tradition juive (ce qui signifie que tous ne pratiquent pas la religion juive) et parlent l’hébreu moderne tandis qu’une minorité importante est Arabe, parle arabe -mais  également hébreu qui est la langue officielle du pays sachant qu’elle était encore une des 2 langues officielles il y a peu et que dans ce pays les panneaux indicateurs sont écrit en hébreu, en arabe et en anglais-.

I. Quelle est l’origine des difficultés actuelles ?

A. Le sionisme et la fin de l’Empire ottoman

A la fin de la Première Guerre mondiale l’empire ottoman disparaît. Il avait participé au conflit aux côtés de l’Allemagne et figure donc dans le camp des vaincus.

  1. Le démantèlement de l’Empire ottoman

L’époque est favorable à la création d’États-nations et au démantèlement des empires multinationaux. C’est dans ce contexte qu’est signé le traité de Sèvres en 1920 par lequel l’empire ottoman cède la place à :

  • d’une part une Turquie presque exclusivement peuplée de Turcs réduite à l’Anatolie (et une toute petite partie en Europe où se trouve la grande ville cosmopolite d’Istanbul (son nom turc).
  • d’autre part des régions peuplées de minorités non turques qui sont selon le contexte géopolitique et culturel local sont  :
    • rattachées à la Grèce (îles et la façade de l’Asie mineure)
    • forment un État kurde (Est de l’Anatolie)
    • sont confiées sous mandat de la Société des Nations aux deux grandes puissances coloniales vainqueurs France (Liban et Syrie) et Royaume Uni (Palestine, Mésopotamie, Transjordanie)
    • deviennent indépendantes : Arabie

Le mouvement de protestation des Turcs mené par le nationaliste Mustapha Kemal (dit « Atta Türk » -le père des Turcs-) aboutit à une guerre contre la Grèce et un deuxième traité en 1923 : celui de Lausanne plus favorable aux Turcs :

  • Les minorités grecques d’Asie mineure sont expulsées et la Turquie récupère le littoral notamment la ville de Smyrne qui prend le nom turc d’Izmir (mais non les îles toute proches)
  • L’État kurde ne voit pas le jour et les kurdes demeurent une minorité sans État présente en Turquie mais également dans les territoires voisins (Syrie, Irak…)
  1. Le cas particulier de la Palestine

Au début du XXe s la Palestine est un territoire peu peuplé, occupé par des Arabes et administré par l’Empire Ottoman. On y trouve quelques très faibles minorités juives.

Mais depuis la fin du XIX e siècle quelques intellectuels européens ont formé le projet de créer un foyer pour le peuple juif : ce mouvement est appelé sionisme. Son fondateur est un journaliste autrichien Théodore Herzl).

Ce mouvement est soutenu par le Ministre des Affaires Étrangères britanniques Lord Balfour dans une déclaration de 1917 (appelée « Déclaration Balfour ») : le gouvernement britannique promet d’aider les sionistes à créer en Palestine un « foyer national juif ».

Par le traité de Sèvres, la Palestine passe sous contrôle britannique : des colons juifs commencent à s’y installer et achètent aux Arabes des terres de peu de valeur qui leur sont vendues sans difficulté, notamment sur le littoral à proximité du port de Jaffa, fondant ainsi la ville de Tel Aviv.

Cependant à partir des années 1930 les tensions deviennent importantes entre Arabes et colons juifs : les Britanniques freinent dès lors l’arrivée de nouveaux colons. A la veille de la Seconde Guerre Mondiale il y a 600 000 Juifs en Palestine et un embryon d’État déjà très organisé (embryon d’administration et d’armée).

B. La situation au Proche Orient après la Seconde Guerre Mondiale

  1. Le plan de partage de l’ONU

Les Occidentaux sont culpabilisés par la découverte du génocide juif perpétré par les nazis. C’est pourquoi ils vont appuyer le projet sioniste dont ils s’étaient désintéressés dans l’Entre-deux-guerres. De là va naître un conflit aux multiples rebondissements entre Juifs et Arabes.

partage Palestine 1947

L’O.N.U., en 1947, va dans ce sens en votant une résolution qui institue un plan de partage de la Palestine en 2 États : un État juif et un État arabe ; la ville de Jérusalem aura un statut international.

  1. La naissance d’Israël et les premières guerres israélo-arabes

Le 14 mai 1948 l’État d’Israël est proclamé. Les Arabes de toute la région n’acceptent pas ce plan de partage qu’ils estiment injuste : ils sont 30 millions coalisés contre les 650 000 habitants d’Israël. Pourtant c’est une déroute pour les armées arabes. Cette première guerre israélo-arabe se solde par le départ massif des Arabes de Palestine qui se retrouvent soit au Sud dans la bande de Gaza (contrôlée par l’Égypte) soit en Cisjordanie (contrôlée par la Jordanie).

Palestine 1949

Israël après la guerre de 1948-1949

En 1956 Israël attaque l’Égypte de Nasser (qui avait bloqué le golfe d’Aqaba). L’avancée israélienne est très rapide dans le désert du Sinaï mais la pression internationale oblige Israël à rendre le Sinaï. (Je ne détaille pas davantage cette crise de Suez qui est trop complexe pour être analysée ici)

La situation ne va pas s’améliorer pour autant : en mai 1967 en 6 jours les Israéliens occupent le Sinaï, Gaza, la Cisjordanie, Jérusalem-Est et le Golan. Tant que les pays arabes ne reconnaîtront pas son existence Israël ne rendra pas ces territoires peuplés d’Arabes.

Le Conseil de Sécurité de l’ONU adopte à l’unanimité la résolution 242 réclamant le retrait israélien des territoires occupés (résolution qui n’a toujours pas été appliquée en 2020…) 

Palestine 1967

Israël et les territoires occupés après la guerre de 1967

Rien n’est donc réglé. Les Palestiniens qui s’étaient réfugiés dans des camps dans les pays voisins sont maintenant sous contrôle israélien, à Gaza, en Cisjordanie et dans le Golan. Ils sont ulcérés.

Les Palestiniens forment une organisation de lutte l’O.L.P. (Organisation de Libération de la Palestine avec à sa tête Yasser Arafat). Elle se radicalise et fait du terrorisme international son moyen de lutte (notamment en détournant des avions ou en attaquant la délégation israélienne aux J.O. de Munich en 1972).

En octobre 1973 les Syriens et les Égyptiens attaquent Israël pendant la fête du Grand Pardon (Yom Kippour). L’effet de surprise est total. Les armées israéliennes reculent au Sinaï et dans le Golan mais une contre-offensive israélienne a lieu dans le Sinaï et l’on revient au statu quo.

A partir de là l’Égypte d’Anouar El Sadate va accepter de négocier avec Israël : cela débouche sur les accords de Camp David de septembre 1978 : L’Égypte est le ainsi premier pays arabe à reconnaître Israël. Israël s’engage à évacuer le Sinaï (ce qui est fait en 1982).

Camp David 1978

Accord de Camp David (1978) Anouar el Sadate (Président Égyptien), Jimmy Carter (Président des États-Unis) et Menahem Begin (Premier ministre israëlien)

  1. L’impossible règlement ?

En 1988 l’OLP proclame l’existence d’un État palestinien, reconnaît les résolutions de l’ONU (celle du plan de partage de 1947 et celle de 1967 (la 242) sur l’évacuation des territoires occupés) et condamne le terrorisme (bref elle change de tactique et accepte désormais qu’Israël puisse exister.

Sur ces bases des négociations de paix vont pouvoir enfin s’engager directement.

 Elles aboutissent en septembre 1993 à une poignée de main historique entre Yasser Arafat et Itzhak Rabin (Premier ministre israélien) à Washington en présence du président Bill Clinton et à un accord de paix (l’accord d’Oslo).

accord Oslo 1993

Accord d’Oslo (1993) : Itzhak Rabin (Premier Ministre israélien, Bill Clinton (Président des Etats-Unis) et Yasser Arafat (leader de l’OLP)

Un grand pas symbolique a été franchi : la reconnaissance mutuelle des deux États mais le processus de paix va s’avérer beaucoup plus compliqué que prévu (car dans les deux camps, israélien comme palestinien il existe des extrémistes qui n’acceptent pas vraiment ces négociations, qu’il existe de graves dissensions à l’intérieur de chaque camp et qu’en plus la haine s’est installée très durablement entre les communautés depuis un demi-siècle).

Cela explique que l’on ne soit toujours pas parvenu à faire la paix même si l’idée fait son chemin qu’il faudra bien un jour vivre avec ces deux États imbriqués sur le terrain.

Depuis 1993 une succession de contretemps a empêché les avancées :

  • division entre le Fatha (parti de Yasser Arafat décédé en 2004 accusé d’être autoritaire et corrompu) et le Hamas (parti  refusant toute négociation avec Israël très bien implanté dans la bande de Gaza) (voir l’article sur la bande de Gaza)
  • Intifada (c’est-à-dire « guerre des pierres » entre gamins palestiniens et soldats israéliens),
  • implantation de nombreuses colonies juives dans les territoires palestiniens occupés… (voir l’article sur les nouvelles colonies israéliennes)

Cette poussée de violence a conduit Israël à construire un mur séparant Israël des territoires destiné à empêcher les infiltrations de terroristes. Régulièrement la tension remonte (ainsi l’été 2013 était particulièrement apaisé les négociations de paix avaient repris ; celui de 2014 s’est soldé par des frappes importantes d’Israël sur la bande de Gaza qui ont fait plusieurs milliers de victimes).

Faut-il être optimiste ? A priori on a aujourd’hui sur le papier les bases d’un règlement pacifique : reconnaissance mutuelle des deux États, limites territoriales mais il manque peut-être une impulsion qui pourrait venir des États-Unis, seul État en mesure de faire pression sur Israël pour faire avancer les choses… mais avec Trump aux commandes cela semble actuellement plus compliqué. La reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël puis le plan de paix proposé en janvier 2020 très défavorable aux Arabes de Palestine rend les choses très compliquées.

II. Les autres problèmes du Moyen Orient

Ils sont essentiellement liés à l’enjeu que représente cet espace qui regorge de pétrole et dont les réserves en hydrocarbures sont considérables.

A. Les enjeux du pétrole

Le Moyen Orient représente un petit tiers de la production mondiale mais près de la moitié des réserves prouvées. Il recèle un pétrole d’excellente qualité et facile à exploiter (beaucoup plus facile que dans les régions froides ou à grande profondeur en off-shore).

Pétrole Moyen Orient carte

Une carte muette présentant les principaux producteurs de la région

Le pétrole du Moyen Orient reste donc essentiel pour tous les grands pays industrialisés même si depuis le 1er choc pétrolier de 1973 ils ont essayé de diversifier leurs fournisseurs, de faire des économies d’énergie ou de trouver des énergies alternatives (nucléaire…et aujourd’hui énergies renouvelables).

Historiquement, l’exploitation du pétrole a été faite par de grandes compagnies occidentales (américaines comme Standard Oil, Exxon ou Mobil ; britanniques comme BP –British Petroleum-) qui maîtrisaient les technologies d’exploration, d’extraction, de stockage et de transport et se contentaient de verser des « royalties » aux pays pétroliers.

Il faut préciser que tous les pays de la région n’ont pas de pétrole : schématiquement le pétrole se situe principalement dans les pays qui bordent le golfe arabo-persique (qu’on appelle plus fréquemment le Golfe) : Arabie Saoudite, Iran, Irak, Émirats Arabes Unis, Koweït, Qatar, Oman. Les ressources des autres pays sont limitées ou nulles (Syrie, Jordanie, Israël, Liban, Égypte, Yémen).

Les pays pétroliers ont estimé important de se regrouper pour mieux défendre leurs intérêts face à ces grandes compagnies capitalistes étrangères en fondant l’OPEP (Organisation des Pays Producteurs de Pétrole) en 1960.

Compte tenu de la dégradation progressive de la valeur du $ au cours des années 1960 (le dollar cesse d’être convertible en or en 1971), ces pays décident en octobre 1973 d’augmenter considérablement le cours du pétrole.

A partir de là, la hausse du cours du pétrole va avoir différentes conséquences à la fois sur les pays consommateurs (qui comme la France tentent de réduire leur consommation, de diversifier leurs fournisseurs –en allant en chercher d’autres qui ne sont pas dans le Moyen Orient-, de trouver d’autres énergies –nucléaire -), sur la prospection pétrolière dans le monde (de nouveaux gisements sont mis en exploitation par exemple dans la mer du Nord ou dans les régions polaires alors qu’ils n’étaient pas rentables auparavant) et sur les pays pétroliers de la région.

Les « pétrodollars » (c’est ainsi qu’on désigne l’argent gagné les pays pétroliers) augmentent de manière si considérable que dans les pays où la population est limitée l’enrichissement est ahurissant et se traduit par une urbanisation et un luxe incroyables (c’est le cas en Arabie Saoudite et dans les petits États du Golfe (Koweït, EAU, Qatar, Bahreïn). Ces pays attirent de nombreux immigrants depuis le monde indien, les Philippines et les pays non pétroliers du monde arabe (par exemple l’Égypte, les territoires palestiniens occupés).

Cet argent est également largement investi dans le secteur bancaire ou dans l’immobilier notamment (voire dans le football) dans les pays industrialisés.

Le grand pays le plus dépendant de ce pétrole est les États-Unis (il en importe 500 millions de tonnes  au début des années 1980 !) : sa réaction face à la révolution iranienne en 1979, à l’agression du Koweït par l’Irak en 1990, au régime de Saddam Hussein en 2003 s’explique en partie par cet enjeu pétrolier.

B. Les autres conflits au Moyen Orient

1. La Révolution iranienne de 1979

Une révolution éclate en 1979 en Iran renversant le régime pro-américain du Shah. Une République islamique se met alors en place, dirigée par un religieux l’Ayatollah Khomeiny. Elle impose le port du tchador aux femmes et se met à l’écart de la scène internationale.

Célébration révolution islamique Iran

Célébration de la révolution islamique de 1979 en Iran en 2010 à Téhéran

2. La guerre du Golfe 1991

En août 1990 l’Irak dirigé par Saddam Hussein, ruiné par la guerre meurtrière qu’il a menée de 1980 à 1988 contre son grand voisin iranien, envahit son autre voisin : le Koweït, petit émirat très riche, gorgé de pétrole (prétextant que les frontières du Koweït sont illégitimes car issues de la colonisation). (voir l’article sur le Koweït 30 ans après la guerre du Golfe)

C’est une violation manifeste du droit international aussi l’ONU vote-t-elle une résolution qui donne un ultimatum à l’Irak : Saddam Hussein doit avoir évacué le Koweït avant le 15 janvier 1991.

Saddam Hussein ne bouge pas et une force multinationale envoyée par l’ONU (mais dans les faits dirigée par les USA) attaque l’Irak le 15 janvier 1991 battant l’armée irakienne en quelques semaines. Le Koweït est évacué. L’Irak garde son régime et se voit imposer un embargo très dur.

3. La guerre d’Irak 2003

En 2003 Saddam Hussein est toujours à la tête de l’Irak. Le pays est toujours sous embargo international. Les États-Unis et le Royaume Uni prétextant que l’Irak est en train de fabriquer des armes de destructions massives (nucléaires) –alors que les experts de l’ONU venus vérifier affirment le contraire- attaquent l’Irak, renversent  Saddam Hussein qui est arrêté, jugé et condamné à mort.

Ils tentent de mettre en place un régime démocratique mais les conditions sont très défavorables : ils se retrouvent pris dans une guerre civile qui s’enflamme entre les différentes communautés irakiennes, la communauté chiite qui a été opprimée par le régime de Saddam Hussein alors qu’elle était majoritaire et la communauté sunnite. Les Américains et Britanniques sont également pris comme cibles et tentent sans réellement y parvenir à ramener la paix et reconstruire le pays.

4. La guerre en Syrie

Plus récemment une guerre civile s’est allumée en 2011 en Syrie qui dans un premier temps opposait le régime autoritaire de Bachar el Assad à des opposants qui réclamaient comme dans les autres pays touchés par ce mouvement du « Printemps arabe » (Égypte, Tunisie) plus de libertés politiques.

Cependant Bachar el Assad n’a pas cédé, la répression s’est accentuée, la plupart des opposants modérés ont été éliminés et l’on a vu apparaître un groupe d’opposants islamistes qui se réclament d’un « État islamique  » (voir l’article Abu Bakr al Baghdadi, l’Etat islamique et la flambée du terrorisme (2014-2019). Il a contrôlé un territoire d’environ 240 000 km² avec du pétrole et y a imposé la « charia », la loi islamique tout en cherchant à déstabiliser les sociétés occidentales par des attentats sur leur sol avant que son territoire ne soit progressivement récupéré à la fin 2017 par la Syrie et l’Irak et que son chef soit tué en 2019. Sa capacité de nuisance internationale persiste néanmoins et un certain nombre de ses combattants sont prêts à se redéployer sur d’autres terrains et à développer des actions terroristes dans les pays Occidentaux ce qui a entraîné une vague d’attentats terroristes surtout de 2015 à 2019.

Conclusion ?

Le Moyen Orient est une des régions les plus instables du monde depuis la Seconde Guerre mondiale. La situation inextricable des populations palestiniennes dans la bande de Gaza et en Cisjordanie nécessite une paix qui est extrêmement difficile à mettre en œuvre car les extrémistes des deux camps font tout pour la faire échouer. Il en est de même en Irak où la guerre civile s’est durablement installée depuis l’intervention américaine de 2003 et le renversement du régime de Saddam Hussein. La situation de la Syrie, engagée depuis 2011 dans une sanglante guerre civile qui a déjà fait plus de 200 000 morts et a entraîné de nombreux réfugiés (au Liban, en Turquie et plus loin vers les pays Occidentaux), reste très préoccupante.

Ce briefing n’insiste pas non plus sur un point qui suscite des inquiétudes dans la région : le problème de l’eau, de sa rareté et de sa gestion et les rivalités que cette question peut susciter entre les pays en amont (Turquie) et les pays en aval (Irak) quand les premiers construisent des barrages et privent les seconds d’une partie de la ressource nécessaire pour irriguer et assurer les besoins de leur population.

C’est un thème qui me semble aussi permettre de mettre en place une coopération efficace (par exemple entre Israël et la Jordanie à propos de la gestion des eaux du Jourdain et de l’assèchement de la mer Morte). De plus un certain nombre de pays de la région dispose d’argent en quantité suffisante pour utiliser des usines de dessalement d’eau de mer (c’est le cas d’Israël ou des EAU)

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