Un article de culture générale initialement rédigé pour mes étudiants chinois qui suivent un cours de « civilisation européenne » : il part de l’idée que le lecteur ne connaît rien de précis concernant cette période. Les illustrations choisies sont légendées en s’intéressant au présent (où peut-on voit aujourd’hui les objets, monuments, présentés)

La Bible imprimée par Gutenberg (1455) en latin (exemplaire conservé à la New York Public Library)
Introduction
Plusieurs traits peuvent être distingués dans les évolutions politiques, sociales et culturelles que l’Europe connaît aux « Temps Modernes » (fin XVe-fin XVIIIe siècle).
Le mot « Renaissance » (avec une majuscule) désigne le début des « Temps modernes » qui commence à la fin du Moyen Age (XVe siècle) et s’épanouit au XVI e siècle. Cette période est marquée par une redécouverte de l’Antiquité gréco-romaine (d’où le mot re-naissance, nouvelle naissance) suite à la prise de Constantinople par les Turcs ottomans en 1453 et l’arrivée en Occident de lettrés de l’Empire byzantin, grâce auxquels certains textes de l’Antiquité vont être redécouverts.
On va observer :
- une fracturation religieuse de l’Europe occidentale à partir du début du XVIe siècle avec l’apparition d’un nouveau courant du christianisme : le protestantisme qui va ensuite se diviser en de nombreuses branches. Cette fracture entraîne de terribles « guerres de religion » en Europe.
- l’essor progressif de l’esprit scientifique et de la rationalité qui est notamment une conséquence de l’invention de l’imprimerie (par Gutenberg milieu du XVe), du développement de l’alphabétisation et du mouvement culturel qu’on appelle l’ «Humanisme »
- un renforcement puis une progressive remise en cause de la monarchie absolue (qui va aboutir à la révolution anglaise au XVIIe siècle, la révolution américaine en 1776 et la Révolution française en 1789).
L’évolution de l’art occidental
Cette période de la Renaissance est une période très importante pour l’art européen (architecture, peinture, sculpture, musique, littérature) avec de grandes innovations (architecture classique de palais comme Versailles ; art baroque des régions touchées par la Contre Réforme, développement de la peinture et de la sculpture ; essor de la musique polyphonique…)
Les œuvres d’art de cette période ont été bien conservées alors qu’il ne nous reste du Moyen-âge que certains édifices religieux notamment des cathédrales (parfois fortement remaniés), des ruines des châteaux-forts et un peu de statuaire (c’est également le cas pour l’art antique).
Cette période nous est également mieux connue parce que les langues de l’Europe commencent à bien se fixer et sont encore compréhensibles aujourd’hui et parallèlement l’imprimerie est inventée par Gutenberg (1400-1468) au XVe siècle.
Ainsi quand Luther traduit la Bible du latin en allemand au début du XVIe siècle, il la traduit dans une langue qui est fondamentalement la même que l’allemand du XXI e siècle.
De même à partir du moment où le poète italien Dante (1265-1321) écrit son œuvre (La Divine comédie) l’italien se fixe comme une langue littéraire qui évolue peu ultérieurement.
Concernant le français, la langue de François Rabelais (1483 ou 1494-1553) nous est encore difficile à comprendre (même si cet auteur est étudié au lycée comme l’un des premiers auteurs en français ; il est l’auteur notamment de Pantagruel et Gargantua).

François Rabelais (voir un article plus précis Rabelais et les moutons de Panurge)
Mais avec Michel de Montaigne (1533-1592) dont l’œuvre principale s’intitule Les essais (il y travaille de 1572 à sa mort), on commence à se rendre compte, qu’au début du XVIIe siècle, la langue française écrite nous est encore compréhensible aujourd’hui au XXI e siècle –même si elle nous déroute un peu-.

Statue de Michel de Montaigne à Paris, rue des Écoles (près de la Sorbonne)
Ainsi les grands auteurs classiques du XVIIe siècle : le fabuliste Jean de La Fontaine (1621-1695), les dramaturges : Jean Racine (1639-1699), Pierre Corneille (1606-1684) et Molière (1622-1673), restent des auteurs étudiés et connus. On peut encore jouer au théâtre leurs comédies ou leurs tragédies, y compris quand elles sont en vers. C’est difficile pour un auditeur du XXI e siècle mais cela reste possible.
I. La Réforme
On désigne par « Réforme » (en français avec une majuscule) le mouvement de contestation des pratiques de l’Église catholique né au début du XVI e siècle en Allemagne à l’instigation d’un moine catholique Martin Luther (1483-1546). Le terme de « Contre Réforme » désigne la manière dont l’Église catholique s’est organisée pour faire face à cette contestation.
A. Les débuts de la Réforme et ses causes
En 1517, Luther affiche sur la porte de son évêque (l’évêque de Wittenberg dans l’Est de l’Allemagne actuelle) 95 thèses dans lesquelles il dénonce certaines pratiques de l’Église catholique qui lui semblent contraires au message du Christ dans les Évangiles. (voir l’article surJésus et ses 12 disciples : un petit briefing)
1. La mort omniprésente et inexplicable
Il faut comprendre qu’à cette époque, la mort rode partout… et contrairement à notre époque certaines morts sont d’autant plus effrayantes qu’on en ignore la cause scientifique : la peste effraie parce qu’on ne comprend pas son mode de transmission (une bactérie qui infecte les puces que se transmettent ensuite rats et hommes) et qu’on ne sait pas la soigner (seuls 10 % des malades de la peste bubonique survivent et sont définitivement immunisés, 100 % des malades de la forme pulmonaire de la peste en décèdent). Ce n’est qu’en 1894 qu’un scientifique (Alexandre Yersin) réussit à isoler le bacille de la peste à Hong-Kong et on sait donc aujourd’hui comment s’en prémunir et la soigner.
Mais en ce début des Temps Modernes tout est effrayant… Maladies, catastrophes naturelles… des effets de la Colère divine ?
2. La crainte de l’Enfer et l’invention du Purgatoire au Moyen Age
Luther est obsédé par le « Salut » : comment se comporter pour être sauvé, échapper à la damnation (c’est-à-dire à l’Enfer) et faire partie des élus qui seront ressuscités à la fin des temps et accèderont au Paradis ?
Luther se pose là une question que tout chrétien qui réfléchit peut se poser. Les autres se contentent de pratiquer les même rites que leurs voisins : faire baptiser leurs enfants, aller à la messe le dimanche, « communier » (c’est à-dire recevoir le sacrement de l’eucharistie qui est considéré comme le corps du Christ) lors des fêtes religieuses -et surtout celle de Pâques qui célèbre la résurrection de Jésus-, prier et faire des offrandes devant des statues de la Vierge Marie ou de Saints, se rendre en pèlerinage dans des endroits où l’on trouve des reliques de Saints.
Progressivement, depuis les débuts du christianisme, l’idée s’est répandue qu’après sa mort un chrétien serait jugé ; s’il n’a accompli que le mal, il finira brûlé dans les flammes de l’Enfer où règne Satan (le Diable) ; à l’inverse s’il en est jugé digne, il sera au Ciel aux côtés de Dieu au Paradis.
L’iconographie des fresques dans églises médiévales romanes et certains tableaux représentent ainsi souvent l’Enfer et le Paradis.

Une œuvre célèbre du peintre flamand Jérôme Bosch (1450-1516) Le Jardin des Délices, datant de la fin du XVe (c’est un tryptique en bois exposé aujourd’hui à Madrid au Musée du Prado. C’est une oeuvre qui fait près de 4 m de large (dépliée) sur plus de 2 m de hauteur. A gauche on voit le Paradis, à droite l’Enfer… et les spécialistes considèrent que le milieu la vie de luxure sur terre avant le Déluge.
Mais la croyance populaire dans la chrétienté occidentale a imaginé un troisième lieu, le « Purgatoire » où les âmes des gens ordinaires devront passer un certain nombre d’années de pénitence pour expier leurs péchés. Ce n’est qu’après de nombreuses années de purgatoire qu’ils pourront accéder au Paradis. Cette notion de « Purgatoire » semble assez accessible au commun des mortels voilà pourquoi elle est si populaire au début du XVI e siècle.
3. Le trafic des « Indulgences »
Un système très curieux s’est alors développé : celui des « Indulgences ». Une « indulgence » consiste en une sorte de promesse donnée par un monastère (qui est un lieu d’intercession entre les fidèles et Dieu où l’on trouve des gens qui passent leur vie à prier ainsi que des reliques de saints) contre de l’argent selon laquelle un chrétien passera moins de temps au Purgatoire après sa mort s’il est venu en pèlerinage se recueillir sur les reliques d’un Saint. Certaines églises ont profitent ainsi pour s’enrichir considérablement en profitant de la crédulité des fidèles.
4. La question du « Salut » : un problème existentiel qui obsède le moine catholique Martin Luther
Est-on sauvé en considérant simplement que Dieu est infiniment bon et qu’il faut juste croire en Sa Toute Puissance ? Est-on sauvé par ses actes, en étant charitable avec son prochain ? Est-on sauvé parce qu’on est membre d’une communauté chrétienne et qu’on reçoit des sacrements (le baptême, l’eucharistie…) ? Est-on sauvé parce qu’on prie et qu’on demande l’intercession de la Vierge Marie et des Saints ? Est-on sauvé parce qu’on se rend en pèlerinage en des endroits qui ont été fréquentés par des Saints et où on trouve leurs reliques ?
Luther considère que certaines pratiques relèvent de la superstition (le culte des reliques) et trompent les Chrétiens. Il estime aussi qu’on devrait pouvoir avoir accès directement aux « Saintes Écritures » (c’est-à-dire l’Ancien et le Nouveau Testament… c’est-à-dire la Bible) et qu’on doit donc savoir les lire dans sa langue et non dans une langue devenue incompréhensible pour les fidèles qui est le latin. Il considère également que si les fidèles peuvent lire les Écritures qu’il n’y a pas besoin d’intercesseur entre les fidèles et Dieu (donc pas besoin de prêtre).
B. L’affirmation de la Réforme et ses conséquences
1. L’excommunication de Luther et la rupture avec Rome : une lutte politique contre Charles Quint
Les thèses de Luther (même si elles sont fondées) sont condamnées par la Papauté car elles remettent en cause son autorité. Luther se retrouve donc « excommunié » ce qui signifie étymologiquement mis à l’écart de la communauté chrétienne ce qui est une sanction extrêmement grave et très rare.
Ce n’était pourtant pas son objectif en critiquant l’Église catholique : il souhaitait qu’elle se réforme et retrouve le message du Christ contenu dans les Évangiles.
Mais Luther ne se retrouve pas pour autant seul car il est soutenu par un certain nombre de princes allemands. Pour comprendre cela il faut avoir sous les yeux la carte de l’Europe de cette époque dont le centre est occupé par le Saint Empire Romain Germanique.
Cet Empire est né au Xe siècle et rassemble divers territoires plus ou moins vastes : des villes commerçantes (comme Hambourg), des évêchés (comme Cologne ou Mayence), des principautés (comme le Wurtemberg ou la Prusse) avec, à sa tête, un Empereur qui est élu par ces princes et ces évêques mais appartient nécessairement à la dynastie qui règne sur le trône d’Autriche (les Habsbourg).
Or, à cette époque, l’Empereur s’appelle Charles Quint (né en 1500, il est empereur de 1519 à sa mort 1558), il règne aussi sur l’Autriche, sur la Belgique et les Pays-Bas actuels, sur l’Espagne et le royaume de Naples. Il est ainsi le plus puissant souverain d’Europe. Il est l’allié politique du Pape et son pouvoir est en train de se renforcer. Un certain nombre de princes allemands vont donc se rallier à Luther en espérant s’affranchir progressivement de la tutelle de l’Empire.
2. La paix d’Augsbourg de 1555 et ses conséquences
C’est cet aspect politique qui explique que Luther se retrouve bientôt soutenu et soit qualifié de « protestant » et que cette question qui était au départ uniquement religieuse se transforme en une guerre entre les princes protestants d’un côté, l’Empereur et le Pape de l’autre. Elle se termine provisoirement en Allemagne en 1555 par la paix d’Augsbourg qui instaure un compromis avec les princes : ils ont le droit d’être catholiques ou protestants et donc de choisir leur religion mais leurs sujets n’ont pas ce droit : ils doivent adopter la même religion que leur prince (ou quitter le territoire) (Il faudra attendre la fin du XVIIIe siècle, le Siècle des Lumières et le XIXe siècle pour que l’idée qu’on puisse choisir sa religion (voire être athée) soit acceptée en Europe. La paix d’Augsbourg explique la fracture en deux de l’Allemagne actuelle : à cette époque certains princes, plutôt du Nord ont choisi de suivre Luther, les autres sont restés catholiques et la population les a suivis.
II. Les particularité du protestantisme
1. Luther et la traduction de la Bible
De son côté Luther traduit la Bible en allemand : on est aux débuts de l’imprimerie (qui a été mise au point au milieu du XVe siècle par Gutenberg) et progressivement la Bible va se répandre dans les régions gagnées au protestantisme, notamment les Pays-Bas actuels (qu’on appelle à l’époque les Provinces Unies et qui tentent d’échapper à la tutelle des Habsbourg en devenant une république) et la Suisse.

Un exemplaire de la Bible traduite en allemand par Martin Luther… si on regarde la date « MDXXXIIII » on lit 1534. Il est marqué en lettres gothiques : Biblia das ist die ganze heilige Schrifft Deutsch. Mart. Luth. Wittemberg. Begnadet mit Kürfurstlicher zu Sachsen freiheit.
C’est le début d’une diffusion considérable de la Bible qui reste à ce jour le livre le plus imprimé de l’histoire.
Car à partir du XVIe ce texte sera progressivement traduit par les missionnaires protestants dans toutes les langues dont ils voudront christianiser les fidèles. Auparavant rappelons-le l’Ancien Testament qui était en hébreu (puisqu’il s’agit de livre sacré des juifs), a été traduit en grec à Alexandrie puis en latin. Quant au Nouveau Testament (les Évangiles + les Actes des Apôtres + les Épitres de Saint-Paul) il a été écrit en grec puis traduit en latin.
2. Le culte dans les églises luthériennes
Avec Luther se développe un culte différent de la messe catholique. Il n’y a plus de prêtre mais un simple fidèle qui lit la Bible.
Les fidèles chantent en allemand ce qui entraîne un développement considérable d’une musique chorale dont les 2 compositeurs les plus importants sont Luther lui-même puis Jean-Sébastien Bach.
Cela explique également l’importance des orgues dans les lieux de culte protestant.
Puis ils partagent le pain et le vin qui symbolise pour eux le corps et le sang du Christ (c’est la « communion »).
Pour autant les églises luthériennes ont souvent une architecture assez proche des églises catholiques avec une certaine décoration. Et on retrouve cela partout aujourd’hui dans l’Allemagne du Nord et la Scandinavie (Ex. cathédrale de Copenhague).

La cathédrale luthérienne de Copenhague (elle date du début du XIX e siècle -la précédente a été détruite par un incendie) L’intérieur est également décoré des douze apôtres (un devant chacun des piliers de la nef centrale), le Christ ressuscité qui montre les plaies de son corps (dans une niche au-dessus de l’autel) et on trouve devant l’autel la fontaine baptismale surmontée d’un ange tenant une grande coquille Saint-Jacques, le tout en marbre de Carrare italien.
Progressivement ces Églises luthériennes sont devenues des églises nationales ce qu’elles sont toujours aujourd’hui au Danemark, en Norvège, en Suède…)
3. Le rôle de Jean Calvin dans le développement du protestantisme en France
Jean Calvin et son influence
La réforme proposée par Luther va se répandre ensuite en France grâce notamment à une autre figure importante qui est Jean Calvin (1509-1564). Ce nouveau culte qui est plus sobre et exige qu’on sache lire séduit un certain nombre de gens notamment parmi les élites cultivées du royaume. En France il touche plus particulièrement certaines régions (la Navarre par exemple) ou certaines villes (La Rochelle qui est une ville commerçante déjà en contact avec des régions où le protestantisme s’est répandu).

Temple d’Anduze (Cévennes, Sud de la France) Il date du début du XIX e siècle
Jean Calvin va encore plus loin que Luther dans l’idée de réforme. Il considère que les lieux de culte doivent être vraiment dépouillés (pas de statues, pas d’ornement), que l’essentiel consiste dans l’écoute de la Bible et la prière en commun.
Mais en refusant le rôle des prêtres et de toute la hiérarchie de l’Église catholique (les évêques, la Papauté), Calvin remet en cause un système qui est également politique car le roi de France est sacré par l’évêque de Reims. À l’époque les esprits ne sont pas prêts à accepter que chaque individu puisse pratiquer la religion qu’il souhaite. Catholiques comme protestants estiment que les autres ont tort. De ce fait la réforme protestante allume en France des guerres de religions sanglantes. Calvin est expulsé de France et se retrouve à Genève dans la Suisse voisine où il finit sa vie.
L’Édit de Nantes (1598)
En France les affrontements entre catholiques et protestant culminent en 1572 avec le massacre de la Saint-Barthélemy (24 août 1572) au cours duquel le roi de France (ou plutôt sa mère qui exerce la régence) a ordonné le massacre des chefs protestants (à commencer par le Maréchal de Coligny). Il y a plus de 30 000 morts à travers la France.
La situation ne s’améliore réellement que quand le roi Henri IV arrive sur le trône à la fin du XVI e siècle et proclame un édit de tolérance : l’Édit de Nantes en 1598.
Henri IV (dans sa jeunesse Henri de Navarre) était protestant ; c’est un cousin du dernier roi de France car ce dernier n’avait pas de fils. Mais pour accéder au trône de France il doit se convertir au catholicisme, ce qu’il accepte.
L’édit de Nantes permet aux protestants de pratiquer leur culte dans certaines villes (notamment La Rochelle qui est la plus importante). Malheureusement les haines ne sont pas éteintes : Henri IV est assassiné en 1610 par un fanatique catholique… et progressivement l’édit de tolérance est remis en cause par son successeur Louis XIII.
La place de La Rochelle dans les guerres de religions
La ville de La Rochelle est assiégée en 1627-1628 par le Cardinal de Richelieu (le Ministre de Louis XIII). Affamée, elle finit par se rendre et la première chose que fait Richelieu est de célébrer la messe catholique dans la ville reconquise. Mais là encore c’est davantage pour des raisons politiques et économiques que religieuses, que La Rochelle a été soumise : il n’était plus acceptable en ce début du XVIIe siècle où le pouvoir royal se renforce qu’une ville commerçante puisse ainsi échapper aux taxes et à la tutelle royale.
La Rochelle devient alors le siège d’un nouvel évêché. Le grand temple protestant situé sur l’actuelle place de Verdun devient une cathédrale. Mais comme il est victime d’un incendie, une cathédrale massive est construite à la place au début du XVIIIe siècle
III. La « Contre Réforme » et l’essor de l’art baroque
Pour faire face à ce mouvement de contestation la Papauté va réagir d’une double manière, d’un côté elle va convoquer un Concile dans la ville de Trente (qui se tient entre 1545 et 1563) et réunit tous les évêques catholiques pour tenter de réformer l’église catholique et d’arrêter certains abus.
Ainsi le trafic des Indulgences cesse, les prêtres sont désormais astreints au célibat. Mais il s’agit surtout de discuter sur le rôle des sacrements et celui des prêtres et sur ce point aucun accord n’est trouvé avec Luther.
D’un autre côté la Papauté va continuer à encourager les arts comme elle le fait déjà depuis le quinzième siècle (qu’on appelle Quattrocento en italien contraction de millequattrocento, mille quatre cent parce que les dates y commencent par 14).
On va assister à cette une explosion de l’art dans le domaine de l’architecture (avec par exemple la construction de Saint-Pierre de Rome qui reste à ce jour la plus grande église de la chrétienté (elle peut accueillir 60 000 fidèles). Elle a été construite entre 1506 et 1626. C’est aussi l’essor de la sculpture (statue de la Pieta de Michel-Ange (1499), de la peinture (avec par exemple les fresques de la Chapelle Sixtine réalisées par Michel-Ange (1475-1564).

Saint-Pierre de Rome

Le baldaquin du Bernin dans la cathédrale Saint-Pierre de Rome
Cet art de la Contre-réforme qui s’épanouit au XVIe siècle en Italie, en Espagne, dans le Sud de l’Allemagne et en Autriche est appelé l’art baroque. On le retrouve jusqu’en Amérique puisque c’est à cette même époque que les Espagnols colonisent toute l’Amérique latine.
En France on ne parle pas vraiment de « baroque » mais davantage de « classicisme ». De plus peu d’édifices religieux remarquables y datent du XVIIe et XVIIIe (car les grandes cathédrales gothiques sont restées en place : Notre Dame de Paris, Chartres, Reims, Amiens, Strasbourg…)
Cette période y est donc davantage marquée par un urbanisme avec de grandes perspectives et de grands palais, Versailles en est le modèle copié et ensuite recopié dans toute l’Europe. Le palais compte 2300 pièces, il est occupé par le roi Louis XIV et sa Cour à partir de 1682 et le sera jusqu’à la Révolution Française (1789).

Versailles
C’est ainsi qu’au début du XVIIIe siècle le tsar de Russie Pierre le Grand fonde la ville de Saint-Pétersbourg et y fait construire de magnifiques perspectives qui rappellent Versailles.
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