La notion de puissance : « hard » et « soft power » : quelques jalons pour réfléchir

Un long article de fond et sans illustration important pour amener une réflexion sur la géopolitique et l’anthropologie

La notion de « puissance » est présente dans les nouveaux programmes de spécialité HGGSP (histoire-géographie-géopolitique sciences politiques) de la classe de Première. Elle y était déjà dans l’ancien programme d’Histoire de Terminale à propos de celle des États-Unis et de celle de  la Chine .

Ces deux puissances sont devenues nos principaux objets d’étude dans les nouveaux programmes, d’où les nombreux articles que j’ai consacrés récemment sur ce blog aux États-Unis (voir le sommaire) et à la Chine (voir sommaire).

Mais pour pouvoir comprendre l’importance actuelle de ces deux puissances, les programmes nous proposent aussi une réflexion sur la puissance de l‘Union Européenne (voir Introduction à une géographie de l’Europe au lycée et à l’Université), sur celle d’autres pays comme la Russie (voir ici l’article La Russie un État eurasiatique en recomposition), le Brésil  (voir ici Le Brésil : quelques jalons sur le Brésil et Les dynamiques territoriales au Brésil) ou l’Inde (voir L’Inde : un petit décryptage).

Pourtant il est peut-être indispensable de partir de la puissance de la France qui peut nous servir « d’étalon » pour comparer avec ces grandes puissances (voir l’article Le « hard power » de la France ?)

L’idée dans cet article est de réfléchir sur ce qui fonde la notion de « puissance » en géopolitique, en essayant de rester à la portée d’un lycéen de Première (et non d’un élève déjà Bachelier, en classes préparatoires, à l’Université ou à Sciences Po qui pourrait aborder cette thématique d’une manière plus abstraite et théorique).

La difficulté à aborder des notions géopolitiques au lycée dès la Première

Il y a une dizaine d’années les expressions de « hard » et « soft power » n’étaient pas encore entrées dans nos programmes ni  même présentes dans le paysage médiatique. Quand j’ai passé mon Baccalauréat en 1980, le programme de Terminale portait simplement sur les « grandes puissances« . Nous devions successivement étudier la géographie des États-Unis, de l’URSS, du  Japon, de la  Chine,  de l’Inde, de l’Allemagne, du Royaume Uni et  du Bénélux (La France avait été étudiée en classe de Première).

À l’époque, nous ne nous souciions pas au lycée en géographie de réfléchir de manière abstraite sur des thèmes. Nous nous contentions de découvrir et mémoriser quelques éléments de géographie physique (sur le relief, le climat, la végétation, les ressources naturelles) et économique (sur la population, l’agriculture, l’industrie, les villes, les transports).

On considérait que cette réflexion sur des notions se ferait éventuellement plus tard (si nous poursuivions des études d’histoire, de géographie, de sciences politiques).

On ne travaillait sur des notions qu’en cours de philosophie (et cette fois sur des notions encore plus abstraites et difficiles : l’art, le langage, la conscience, l’histoire…) à un âge (environ 18 ans), qui est l’âge de la majorité dans notre pays.

Il y avait  sous-jacente, l’idée que la philosophie est une discipline qu’on ne peut aborder qu’au seuil de l’âge adulte et qui est nécessaire pour devenir un adulte accompli, conscient de ce qui il est et du monde qui l’entoure.

On considérait aussi qu’avec ces quelques bases de connaissance en histoire-géographie qu’il fallait mémoriser, on pourrait lire la presse, regarder un documentaire pour en savoir davantage, comprendre un débat à la télévision, participer de manière pertinente à la vie démocratique quand on serait adulte.

Mais le système scolaire actuel a voulu être beaucoup plus ambitieux, en faisant travailler très jeunes les élèves sur des notions complexes. Dès le collège, en histoire- géographie, on aborde les notions de « développement », de « développement durable », de « métropolisation », de « mobilités »…  mais, à mon sens, on n’a ni les connaissances ni la maturité pour traiter cela de manière intéressante. Voilà pourquoi beaucoup d’élèves n’aiment pas notre géographie ! Je serais élève aujourd’hui, je ne l’aimerais pas non plus !

Par contre, au lycée à partir de la Première, on a la maturité pour commencer à travailler sur des notions un peu plus abordables que celles de la philosophie (car on peut les illustrer par des exemples concrets) et c’est le cas, je pense, de celle de « puissance » en HGGSP et de « métropole » en géographie).

Puissance, « hard power » et « soft power »

Le terme de puissance se traduit par « power » en anglais. Et c’est en anglais que sont nés 2 expressions qui permettent d’analyser la notion de puissance d’une manière assez intéressante.

Le terme « soft power » est apparu en 1990 sous la plume d’un analyste géopolitique américain Joseph Nye JR dans un ouvrage intitulé Bound to lead The changing nature of american power.

On pourrait traduire ce titre  par « Les États-Unis condamnés à rester le leader »… ou « Les États-Unis, nés pour conserver la première place ».

Bound to lead

Il est impossible, dans la langue française, d’obtenir la concision de l’anglais  (qui est une langue beaucoup plus elliptique -c’est-à-dire qui utilise moins de mots et ne précise pas les rapports entre ces mots- ). « Bound » vient de « to bind (bound, bound) » qui signifie lier donc l’idée est que le sort géopolitique  des  États-Unis est d’être lié  -comme celui d’un prisonnier qui a les mains liées- à rester la puissance dominante.

On voit sur la couverture le petit commentaire en haut « a timely and forceful response to the doomsayers who have proclaimed the inevitability of America’s alleged decline » (une réponse puissante et qui vient à point nommé aux pessimistes qui ont proclamé l’inévitabilité du déclin de l’Amérique) de  Zbigniew Brzeziński (1928-2017) qui est un Américain né en Pologne (d’où son nom), fils de diplomate et qui lui même a été le principal artisan de la politique étrangère américaine à l’époque du Président démocrate Carter (1977-1981) c’est-à-dire à une époque où la posture des Etats-Unis est bien affaiblie (à tel point que le slogan du Président Reagan élu en 1980 est « America is back » -l’Amérique est de retour-.

Dans cet ouvrage (que je n’ai pas lu et que personne n’a lu aujourd’hui),  Nye défend la thèse selon laquelle les États-Unis, dont la puissance économique est moins forte qu’entre la Seconde Guerre mondiale et  les années 1960, sont néanmoins voués à rester la puissance dominante, non à cause de leur puissance économique et militaire (ce qu’il va appeler le  « hard power ») mais à cause de leur influence  sur le monde entier (qu’il appelle le « soft power »).

C’est donc une thèse qui permet de continuer à croire en la puissance des États-Unis alors même que, sur le plan économique, le rattrapage de l’Europe et du Japon, l’essor des « Dragons » (Corée du Sud, Taïwan, Singapour et Hong-Kong) ont singulièrement affaibli la posture économique américaine en ce début des années 1990, et ce, dès les années 1970.

Les dirigeants américains des années 2000 reprennent cette idée de « soft power » américain, c’est-à-dire de capacité d’influence des États-Unis et qui les arrange. Puis, progressivement, l’idée va émerger que d’autres pays peuvent aussi user de leur  « soft power »  (par exemple la Chine ou la France mais aussi la Corée du Sud).

D’où viennent les expressions « hard » et « soft power » ?

Il me semble que c’est par mimétisme avec les termes d’informatique « hardware » et « software » qu’ils ont été forgés En informatique on distingue en effet le  :

  • « hardware», la machine (ordinateur)
  • « software», les  logiciels qui permettent de l’utiliser

En géopolitique on va pouvoir distinguer :

  • « hard power» = machine économique d’un État et sa puissance diplomatique et militaire face aux autres États.
  • «soft power» = pouvoir d’influence d’un État et de ses habitants sur les habitants du reste du monde

En quoi consiste précisément le « hard power » d’un État ?

On pourrait résumer cela en disant que c’est à la fois :

  • la capacité de faire et de refuser de faire certaines choses dans votre intérêt
  • la capacité de faire faire les choses à d’autres à votre profit, direct ou indirect
  • enfin la capacité d’empêcher  de faire les choses qui  vous nuisent directement ou indirectement

Quelles sont donc les conditions qui permettent de faire et de refuser de faire ?

  • territoire suffisamment vaste, qu’on a mis en valeur (avec des frontières qu’on peut contrôler)
  • ressources renouvelables et non-renouvelables qu’on est en mesure d’exploiter.
  • population suffisamment nombreuse (poids démographique), dynamique (natalité, capacité à migrer sur le territoire, à être renforcée par des immigrants), compétente (ce qui dépend de l’efficacité du système d’éducation) et en bonne santé (ce qui dépend de l’efficacité du système de santé) et contrôlée (qui obéit aux lois du pays)
  • organisation (système politique et administratif qui fonctionne correctement au niveau local et national).

Qu’est-ce qui permet de faire faire et d’empêcher de faire  ?

La plupart de ces éléments du « hard power » sont quantifiables (notamment les éléments de la puissance économique). On peut ainsi établir un palmarès des pays les plus peuplés, les plus grands,  les principaux producteurs de pétrole ou de blé mais aussi des plus développés (grâce à l’IDH, l’Indice de Développement Humain), des pays qui ont le PIB le plus important, des arsenaux les plus puissants, du montant des IDE (Investissements Directs à l’Étranger -c’est-à-dire des sommes investies par les entreprises à l’étranger), des pays les plus polluants etc…

D’autres éléments sont sensés rester secrets (rôle de l’espionnage, de la « corruption ») mais, dans une démocratie, l’opinion publique exige d’être informée sérieusement aussi la presse -et les historiens- finissent souvent par apprendre ce qui s’est passé, rapidement ou a posteriori -voir l’article sur les Pentagons papers (et la révélation d’autres scandales politiques.)

Qu’est-ce qui permet d’influencer  les habitants des autres pays ? Quels sont les ressorts du « soft power » ?

C’est là que  les choses sont beaucoup plus complexes et, à mon sens, impossibles à quantifier. Je proposerais 4 pistes pour analyser comment un État et ses habitants peuvent influencer les habitants des autres États :

  • En étant fiers des valeurs culturelles qu’il portent mais aussi lucides sur la manière dont elles sont réellement appliquées dans leur pays.
  • En offrant une image séduisante au reste du monde à travers de grandes manifestations  comme les expositions universelles, cérémonies d’ouverture des Jeux Olympiques, expositions temporaires ou musées, représentations artistiques, et un patrimoine historique varié et bien mis en valeur)
  • En utilisant leur  langue  nationale comme un vecteur d’influence (en proposant par exemple des centres culturels bien organisés où l’on peut apprendre cette langue)
  • En diffusant des images notamment grâce au réseau Internet c’est-à-dire en montrant leur culture via le cinéma, la télévision, la musique, le sport, la cuisine, le vêtement, la manière d’installer son logement ou de circuler…

Quelles sont potentiellement les valeurs culturelles les plus séduisantes ?

Pour comprendre ce que j’entends par valeurs culturelles, je vous renvoie d’abord à un article de ce blog intitulé les grandes aires de civilisations dans le monde : une petite synthèse ? C’est un article descriptif qui tente de résumer les principales valeurs culturelles qui sont portées par les différentes régions du monde… et notamment la nôtre, l’Europe occidentale.

Mais pour comprendre la diversité de ces valeurs à travers la planète, on peut simplement essayer de réfléchir à ce que les différentes sociétés répondent à cette double question : « quelles sont les priorités dans ma société ? » et « qu’est-ce qui fonde l’autorité dans ma société ? »

Qu’elles sont les priorités de  ma société ? Quelles sont mes priorités personnelles ?

Voici différentes réponses possibles :

  • vivre de manière morale (comme un sage) en se souciant des autres et de la planète ?
  • consacrer sa vie à l’Art ?
  • respecter des interdits religieux pour pouvoir être sauvé dans l’Au-delà ?
  • respecter les règles établies (obéir aux traditions ancestrales, obéir à la loi) ?
  • posséder (devenir riche et accumuler des biens matériels pour se sentir en sécurité, être reconnu  et avoir un pouvoir sur les autres) ?
  • connaître (chercher à découvrir les lois de la nature et de l’univers et à améliorer la vie matérielle des hommes) ?
  • être heureux ?
  • s’amuser pour ne pas surtout pas penser à la mort ?

Si on regarde bien, notre société occidentale s’intéresse beaucoup aux éléments de la  fin de cette liste… mais les Talibans d’Afghanistan considèrent eux que seuls les points 3 et 4 sont essentiels et condamnent le reste. Un sage hindou dans son ashram ne s’intéresse qu’au point 1 et se moque de tout le reste.

Individuellement, nous pouvons aussi avoir des priorités un peu différentes de celles qui sont les plus répandues dans notre société, à condition que cela ne nous empêche d’y vivre paisiblement.

Qu’est-ce qui fonde l’autorité dans la société où je vis ?

L’autorité peut reposer sur différents critères :

  • l’appartenance à un groupe ethnique ou religieux spécifique (si c’est le cas je ne pourrai jamais être au pouvoir si je n’ai pas la bonne religion -mais on peut en changer dans certains pays, pas partout-, et surtout si je n’appartiens pas à la bonne ethnie, par exemple si je n’ai pas la bonne couleur de peau).
  • l’appartenance à une famille aristocratique  (si c’est le cas, je ne pourrai jamais être au pouvoir si je n’ai pas eu la chance de « naître » dans une telle famille).
  • le fait d’être du sexe masculin  (si c’est le cas je ne pourrai jamais être au pouvoir si je n’ai pas eu la chance d’être né homme).
  • le fait d’être riche (si ce n’est pas le cas je ne peux en aucun cas accéder au pouvoir car je ne pourrai pas éduquer mes enfants, me faire soigner, influencer les autres en les aidant financièrement ou en les corrompant).
  • les qualités personnelles pour être dirigeant (érudition, intelligence, empathie, courage…) (si c’est le cas je pourrai développer mes qualités personnelles depuis l’enfance en étudiant, en faisant de l’activité physique, en m’occupant des autres pour espérer devenir un dirigeant).
  • le choix libre des habitants (c’est le cas dans la démocratie où, a priori, quelle que soit mon origine ethnique, religieuse, familiale, quel que soit mon sexe, quand bien même je ne serais pas le plus intelligent ni le plus courageux, je peux espérer être élu par mes concitoyens pour me mettre au service de l’intérêt général).

Il faut donc comprendre à quel point notre modèle européen et américain, au moins dans son idéal, peut sembler extrêmement séduisant, notamment  partout dans le monde où existent des gens qui se sentent lésés, parce qu’ils n’appartiennent aux catégories qui ne peuvent accéder ni au pouvoir, ni à la richesse et ni au bonheur.

On comprend donc l’attrait des émigrants pour les États-Unis avant même l’Indépendance et jusqu’à aujourd’hui et l’attrait des immigrants pour la France, le Royaume Uni, l’Allemagne ou la Scandinavie aujourd’hui.

L’envers de la médaille est que le modèle occidental, en faisant miroiter l’idée que tout le monde peut espérer devenir riche, heureux et accéder au pouvoir, oublie de préciser que les pesanteurs y sont très fortes et que, du coup, ce modèle est loin d’être parfait.

Dans l’ensemble, les plus pauvres ne s’enrichissent pas très vite dans nos pays de culture occidentale (sauf les rares qu’on montre en exemple dans les médias). Certains partent de si loin par rapport à ceux qui sont déjà riches, cultivés et puissants, que leur faire croire qu’ils peuvent accéder au sommet loyalement, représente un énorme mensonge et entraîne une énorme frustration.

En plus, dans un tel système chacun doit trouver sa place et bricoler son propre système de valeurs puisqu’on ne vous l’impose pas : on a le droit de choisir son conjoint (ou ne pas se marier), son orientation sexuelle, son métier, sa religion, le lieu où l’on vit, le candidat et le  parti politique pour lequel on va voter... puis de tout changer (de conjoint, de religion, d’orientation sexuelle, de métier, de religion, de ville, de parti politique) sans beaucoup de contrainte ni de jugement, si on estime que ce sera mieux autrement.

Mais comment faire pour choisir tout cela et éviter de faire de « mauvais » choix ? Des choix qui vous rendent malheureux (alors qu’on cherchait le bonheur), seuls et sans famille, pauvres, frustré d’avoir été si naïf, maladroit ou bête…

Si on comprend cela, on voit bien pourquoi aujourd’hui notre système de valeurs occidentales, si séduisant  en théorie, est mis en difficulté par celui de sociétés et/ou de religions qui prônent l’obéissance à un modèle ancien et plus protecteur : la Chine avec son système politique très autoritaire et plus largement les modèles de société où l’on obéit (à l’Empereur, à son père, à son mari, à son patron)… qu’on retrouve au Japon, en Corée du Sud.

L’islam radical qui propose une soumission de tous les instants à un système où la religion est au cœur de la vie quotidienne (prières, calendrier, vêtement…) et où l’on n’a pas  à discuter sur la place qu’on occupe (mariage obligatoire, homosexualité interdite, femme soumise, polygamie éventuelle…) peut également apparaître comme rassurant pour certains, dans un monde qui a autant bougé.

Au moins, dans ces sociétés, si on doit se marier, que c’est un mariage arrangé par les deux familles et indissoluble, on sera peut-être malheureux, mais on aura conservé les liens avec les deux familles et, si l’on est malheureux, cela sera la faute des autres ! Tandis que si l’on a choisi de se marier par amour et que les circonstances font que l’amour se délite… et, en plus, qu’on doit divorcer, qu’on se retrouve seul, avec peu de ressources et des enfants à charge, on sera responsable de cet échec.

Donc il faut être conscient que notre modèle de valeurs occidentales  est extrêmement précieux par la liberté qu’il peut offrir à 8 milliards d’être humains, que la recherche du bonheur est importante mais que ce modèle nous demande sans cesse de faire des choix  dont il faut assumer les conséquences et qu’il est donc épuisant, nous obligeant à nous agiter sans cesse, nous remettre en cause perpétuellement… avec au final un risque d’épuisement, celui  tomber sous la coupe de « gourous », de « coach », de dirigeants qui ne s’intéressent pas beaucoup à l’intérêt collectif. Le risque aussi d’avoir envie de retrouver un régime plus conservateur (d’où les montées actuelles de l’extrême droite en Europe)

On aura donc compris ici pourquoi les États-Unis (et plus largement tout le monde occidentalisé) sont le plus grand terrain d’expérimentation des Évangélistes et d’autres sectes -voir l’article sur les États-Unis et les religions

Les autres ressorts du « soft power »

On peut évoquer dans cette influence l’utilisation d’une langue développée à l’international et des représentations qu’elle transporte comme vecteur d’une culture, c’est le cas à l’échelle international de l’anglais mais aussi du français et du chinois (voir l’article  sur les Instituts Confucius).

Voir aussi l’article Promouvoir sa langue et sa culture : une manifestation indirecte de puissance ?

Le « soft power » se manifeste par des opérations de séduction (musées, expositions, grandes manifestations internationales avec les Jeux Olympiques et leurs grandes cérémonies d’ouverture retransmises en mondiovision) mais aussi dans la manière dont nous pouvons valoriser notre patrimoine culturel et historique, et notamment grâce à l’UNESCO (voir l’article sur l’UNESCO et le patrimoine culturel mondial et l’article Le patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO et la France

Voir aussi l’article Les Jeux Olympiques de 2024 : quels sites retenus pour mettre en avant l’image de la France ?

Il s’agit à la fois de mettre en valeur ce qui est mondialement connu en France (Tour Eiffel, Versailles, Invalides, Grand Palais) et classé au patrimoine mondial de l’UNESCO mais aussi de faire en sorte de montrer que la France ce n’est pas seulement Paris la Tour Eiffel et Versailles mais également ses banlieues dont l’une à laquelle on attache une importance particulière la Seine-Saint-Denis (93) car son image est déplorable en province associée à l’idée de pauvreté-immigration-cités-chômage-délinquance). Il s’agit aussi d’y associer la province mais seulement quelques métropoles régionales notamment la ville de Marseille (qui va accueillir les épreuves de voile et quelques matchs de foot) et l’outre-mer (l’on a mis les compétitions de surf à Tahiti).

Voir aussi l’article sur le Qatar et la manière dont cet émirat richissime soigne son image à l’occasion de la coupe du monde de football en 2022 (Le Qatar : repérages)

Enfin  la puissance des images diffusées en boucle à travers le cinéma, la télévision, les réseaux sociaux est devenue considérable.

Je pense qu’il est très important de prendre conscience des ces éléments par lesquels notre mode de vie occidental influence les autres et les éléments des autres cultures qui nous imprègnent.

Mais pour cela il faut d’abord identifier les éléments culturels qui nous sont propres (notamment bien connaître notre histoire), ceux que nous avons acquis (par la puissance des médias et de l’environnement où nous sommes) et ceux que nous transmettons (qui dépendent des deux précédents).

Il faut aussi être très vigilant : en matière d’information notre téléphone portable ne nous propose que des thématiques qui nous intéressent déjà en utilisant ses algorithmes sophistiqués.