L’évolution de l’économie sud-coréenne depuis les années 1970 : industrialisation et émergence des chaebols, l’exemple des groupes Hyundai et Samsung

Quand j’étais lycéenne à la fin des années 1970, la Corée du Sud était pour les jeunes Européens un pays du Tiers-monde insignifiant, qui se relevait de la Guerre de Corée (1950-1953). Personne n’aurait imaginé que 40 ans plus tard ce pays ferait partie des grands pays industrialisés développés, membre du G20, un pays dont les entreprises mondialisées (comme Hyundai ou Samsung) sont riches et puissantes très bien positionnées dans des secteurs stratégiques comme les nouvelles technologies liées à internet.

Page d’accueil en anglais du chantier naval de Mipo du groupe Hyundai créé en 1975 et situé à Ulsan (sur la côte Sud), 1er chantier naval du monde ici

L’idée de cet article est donc d’évoquer l’essor extraordinaire de l’industrie sud-coréenne et de ses principaux chaebols 재벌 (ces groupes familiaux qui ressemblent beaucoup aux groupes japonais) notamment Hyundai et Samsung qui sont les deux plus connus. J’y proposerai quelques illustrations et graphiques assez simples qui permettent de réfléchir sur l’essor économique extraordinaire de la Corée du Sud.

La photo de mariage du dirigeant actuel de Samsung Lee Jae-yong (né en 1968). On est en 1997, il a donc 29 ans et épouse Lim Se-ryung. A gauche on reconnaît son père Lee Kun-hee (1942-2020) qui à l’époque est le président du groupe Samsung et sa mère Hong Ra-hee (née 1945). Son beau-père est Lim Chang-Wook (il est à droite) et dirige le groupe Daesan (pétrochimie). Lee Jae-yong a divorcé en 2009. Il a été mis en cause de le scandale du Choïgate qui éclabousse la présidente Park Geun-hye, emprisonné brièvement en 2017 et puis condamné pour corruption en 2021 à 2 ans et demi de prison mais rapidement libéré sur parole même s’il a toujours un procès en cours. Il est le 2e Coréen le plus riche en 2022 d’après le magazine Forbes

Ce petit tableau a pour objectif de montrer la place des héritiers de « chaebol » parmi les Sud-coréens les plus riches (5 personnes sur 10 de ce tableau : trois de Samsung (1er rang mondial des Smartphones), la veuve et les 2 enfants du président décédé en 2020 ; l’ancien dirigeant de Hyundai Motors (4e constructeur automobile) mais aussi la fortune est encore plus rapide dans les fonds d’investissement, l’industrie pharmaceutique, les nouvelles technologies liées à Internet (messagerie, jeux en ligne, crypto monnaie).

L’historique du groupe Hyundai : une illustration concrète de l’essor économique sud-coréen

Croiser aujourd’hui en France une voiture de marque Kia, Hyundai ou Daewoo n’est pas exceptionnel. Savoir qu’il s’agit de marques sud-coréennes n’est pas forcément clair (puisqu’en Europe un certain nombre de gens mélangent tout ce qui vient d’Asie orientale et qu’il existe des marques qui sonnent un peu pareil comme les marques japonaises Honda et Datsun).Ce qui rend les choses encore plus compliqué c’est que le capitalisme d’aujourd’hui procède sans arrêt à des achats, rachats, fusion et participations croisées. (et c’est particulièrement vrai dans le secteur automobile -voir l’article La construction automobile en Chine : un exemple concret des mutations prodigieuses que le pays connaît depuis 40 ans)

Ainsi sur ces 3 marques de voiture sud-coréennes citées et dont on peut acheter des modèles en France, Daewoo appartient au groupe américain General Motors tandis que Kia et Hyundai appartiennent au groupe sud-coréen Hyundai, premier employeur du pays et dont nous allons maintenant retracer l’historique depuis sa création en 1947 au sortir de la Seconde Guerre mondiale.

C’est la « success story » d’un fils de paysan qui commence par réparer des voitures et va se retrouver au bon moment et bon endroit car, dans ce pays coupé en deux, et ravagé par la guerre. Les Américains ont besoin de réparateurs automobiles et de bien d’autres choses ! L’entreprise au fur et à mesure que de nouveaux besoins se font sentir va développer de nouveaux créneaux en utilisant notamment des capitaux japonais.

Au départ en 1947 Hyundai est juste une petite entreprise de réparation automobile fondée par un fils de paysan Chung Ju-yung (1915-2001) sous le nom de Hyundai Engineering & Construction. Le nom hyundai  현대 signifie modernité. Il obtient un gros contrat avec les Américains après la guerre de Corée : entretien des véhicules Ford et construction de baraquements pour l’armée américaine. Puis il construit l’autoroute Séoul-Busan (environ 400 km) ouverte en 1970, se lance dans la construction navale avec la réalisation du chantier naval d’Ilsan. Hyundai construit aussi des barrages, des centrales nucléaires…

Les chantiers navals Hyundai à Ulsan ont été inaugurés en 1975 et résultent d’un  accord de joint-venture avec le groupe  japonais Kawasaki Heavy Industries. On a typiquement là un exemple de la manière dont l’essor industriel de la Corée est notamment lié à l’investissement japonais (en plus des capitaux américains) dans un pays prometteur car encore très pauvre avec un coût de main d’œuvre bien inférieur à celui du Japon (dont le niveau de vie a autant prospéré depuis les années 1950). Au départ il s’agit de réparation navale puis progressivement de construction navale.

L’immense chantier naval de Hyundai dans le port d’Ulsan (à gauche : on lit sur l’immense portique le nom Hyundai). La photographie est prise depuis le Ulsan Bridge Observatory (construit aussi par le groupe Hyundai), une tour de 63 m qui culmine à 200 m au-dessus de la baie et permet d’observer le nouveau pont suspendu datant de 2015 et qui est le plus grand pont de Corée du Sud (c’est une attraction touristique).
Le Ulsan Bridge (2015) réalisé par le groupe Hyundai (sa branche Engineering & Construction) et à droite le chantier naval de Hyundai (branche Hyundai Heavy Industries)

Parallèlement Chung Ju-yung crée une filiale Hyundai Motors en 1967 et la première voiture 100 % coréenne sort en 1973 Hyundai Pony (il s’est associé pour cela au Japonais Mitsubishi)

Hyundai se lance également dans les travaux publics et la construction au Moyen Orient (d’où la Corée importe ses hydrocarbures) (par exemple le port de Jubail en Arabie Saoudite)

En 1983, Hyundai Electronics est créé dans une optique de diversification et d’adaptation à de nouvelles branches économiques

La marque Hyundai s’implante en France en 1992 où elle est aujourd’hui connue (Hyundai Motor a son siège social français à la Défense depuis 2014). Mais avant le début des années 1990 ce groupe est complètement inconnu sauf des milieux liés à la construction navale (comme les Chantiers de l’Atlantique de Saint Nazaire qui se sont retrouvés quasiment ruinés par la montée en puissance de la construction navale sud-coréenne).

En 1999 Hyundai rachète lamarque de voiture sud-coréenne Kia et devient le 1er constructeur automobile coréen, 5e mondial. C’est aujourd’hui le premier employeur en Corée (autour de 170 000 salariés), le 2e groupe derrière Samsung en terme de chiffre d’affaires

En 2021, Hyundai fait l’acquisition de 80%  du capital de Boston Dynamics (une entreprise américaine en pointe en manière de robotique)

Ce groupe demeure un « chaebol »  재벌 c’est-à-dire un groupe familial appartenant à la famille Chung qui est richissime, c’est un sponsor de la vie politique, il a été un peu éclaboussé comme les autres par le Choïgate en 2017.

 

L’auto-biographie (hagiographie ?) de Chung Ju-yung (sommaire ici) sortie en 2019

Cet ouvrage d’un créateur d’entreprise est à comparer avec la biographie de Phil Knight le créateur de Nike qui a publié en 2018 son autobiographie L’art de la victoire. (voir l’article Nike est-elle une firme transnationale ? N’est-elle pas surtout la création originale d’un entrepreneur américain (Phil Knight) qui, au départ, est juste un sportif qui n’arrive pas à devenir un champion ?)

Samsung : un chaebol mondialement connu à cause de ses smartphones

Le siège social de Samsung à Seocho-gu (quartier au Sud du Han à l’Est de Gangnam-gu) qui le quartier d’affaires le plus important de Séoul

Ce nom est d’abord associé à l’autre grande marque de Smartphone : la 2e après le I-phone de l’Américain Apple et notamment le dernier modèle de Samsung Galaxy

Samsung 삼성 est le chaebol sud-coréen qui a le plus gros chiffre d’affaires (devant Hyundai) et c’est également un groupe composite dont nous allons essayer d’expliquer le développement beaucoup plus complexe que celui de Hyundai.

Samsung est une entreprise née en 1938. Son cœur de cible est aujourd’hui  la fabrication de semi-conducteurs et de produits qui les utilisent (écrans, moniteurs, téléphones) mais il est aussi présent comme Hyundai dans le secteur du BTP (il a par exemple construit le gratte-ciel de Burj Khalifa), le nucléaire, les chantiers navals situés dans la baie de Busan, les parcs de loisirs.

Il a développé des partenariats notamment avec l’Université de Sungkyunkwan dans laquelle il a beaucoup investi. (voir l’article L’Université Sungkyunkwan de Séoul : la Sorbonne de Corée ? Un exemple pour pénétrer dans l’univers culturel de la période Joseon puis revenir au présent dans une société coréenne accro aux études)

La création de cette entreprise revient à Lee Byung-chul (1910-1987) qui monte en 1938 une petite entreprise de négoce de produits alimentaires avec l’autorisation de l’occupant japonais. Il ne sort pas de rien puisqu’il est issu d’une famille de « yangban » (l’ancienne aristocratie coréenne lettrée de l’époque Joseon) ce qui lui permet d’aller faire des études à Tokyo à l’Université Waseda.

Il s’installe à Séoul après la Seconde Guerre mondiale qu’il fuit pendant la Guerre de Corée et se réfugie à Busan où il construit une raffinerie de sucre (rappelons qu’à cette époque la totalité de la péninsule est envahie par les Communistes et qu’il ne reste plus que le port de Busan car les armées sont restées bloquées sur le fleuve voisin le Nakdong).

En 1954, il fonde la plus grande filature de laine du pays près de Daegu et commence à se diversifier tous azimuts en profitant du contexte économique très favorable lié à la présence du président Park Chung-hee :

Lee Byung-chul meurt en 1987, il est devenu l’homme le plus riche du pays et son entreprise est alors découpée en 4 entités différentes dirigées par 4 de ses enfants. 3 de ces entreprises ont des noms qu’on ne connaît pas à l’étranger (sauf si l’on est un spécialiste pointu de l’économie sud-coréenne).

La famille de Lee Byung-chul : un peu de décryptage

Petite précisions pour déchiffrer cet arbre généalogique : en Corée on place le nom de famille en premier, il a une syllabe comme Lee ( 이) ; dans une famille coréenne la femme ne prend jamais le nom de son mari ; les enfants ont souvent des prénoms dont la 2e syllabe est la même (ce qui permet de comprendre qu’ils sont frère et sœur mais un Occidental est incapable de distinguer un prénom masculin d’un prénom féminin). En l’occurrence la 2e génération (les enfants de Lee Byung-chul) ont tous pour nom de famille Lee (garçons comme filles) et un prénom en X-hee. On peut remarquer que « hee » est justement la 2e syllabe du prénom du président Park Chung-hee sous lequel les affaires ont été si florissantes après la guerre de Corée pour les entreprises coréennes comme Samsung et bien d’autres (car le système politique est très autoritaire, le pays est à construire et reconstruire les salariés n’ont aucun moyen sérieux de se défendre).

Un arbre généalogique très simplifié de Lee Byung-chul fondateur de SAMSUNG en 1938 et de la manière dont son groupe a été partagé équitablement entre 4 de ses enfants. L’essor du Smartphone fait que c’est celui qui a récupéré le nom Samsung son fils cadet Lee Kun-hee est devenu le plus riche et le seul connu à l’étranger.

Donc on découvre que les 4 entreprises qui émergent après la mort du fondateur sont dirigés par 4 enfants de Lee Byung-chul nés successivement en 1929 (la fille aînée In-hee qui récupère Hansol), en 1931 (le fils aîné Maeng-hee qui récupère CJ), en 1942 Kun-hee (le fils cadet qui récupère Samsung) et enfin en 1943 Myung-hee qui récupère Shinsegae.

Quelques informations sur les 3 groupes nés de cette division

  • Hansol 한솔 (papier/logistique/chimie) possède 3 usines chimiques la plus ancienne dans le port d’Ulsan (1980), une 2e à Jeongju (1993) (dans le Sud-ouest du pays) et une troisième en Chine à Xian (2012) ainsi des papeteries notamment près de Daejon où se trouve son centre de recherche. La fondatrice est en la fille aînée de Lee Byung-chul : Lee In-hee (1929-2019).
La page d’accueil de l’entreprise Hansol et de sa branche chimie présentant l’usine d’Ulsan ici
  • CJ (alimentation/produits chimiques/divertissement/logistique) est un autre groupe complexe. CJ possède une franchise de boulangeries à la française appelée « tous les jours » et qui compte plus de 1200 magasins dans le pays et de nombreuses marques de produits alimentaires que ne connaît que le consommateur coréen. Dans le partage CJ revient au fils aîné de Lee Byung-chul : Lee Maeng-hee (1931-2015) auquel a succédé son fils Lee Jae-hyun (né en 1960).
Le groupe CJ issu de l’éclatement de Samsung ici la marque Beksul ici qui produit notamment de la farine mais remonte à l’époque de la guerre de Corée où le fondateur de Samsung a monté la première sucrerie du pays
Une boulangerie à la française de la chaîne Tous Les Jours , franchise appartenant au groupe CJ
  • Shinsegae (grands magasins (« departement stores » et discount – comme la chaine E-mart 이마트). Ce groupe est né en 1997 du redécoupage du groupe Samsung est le 2e sur le secteur du commerce de détail en Corée du Sud. Il a comme concurrents les branches commerce du groupe Hyundai et du groupe Lotte. La présidente de Shinsegae est Lee Myung-hee (née en 1943) qui est la petite sœur de Lee Kun-hee
Le plus grand « grand magasin » (departement store) du monde à Busan du groupe Shinsegae

Aujourd’hui on pourrait peut-être avoir l’impression que ce partage n’était pas équitable entre les 4 enfants mais c’est personne au début des années 1990 n’aurait imaginé l’essor des Smartphones et de leur utilisation et donc l’enrichissement de Samsung, de Lee Keun-hee (le petit-frère), de sa femme (Hong Ra-hee) et de leurs 2 enfants (Jay Y. et Boo-jin).

L’essor de Samsung au tournant de la téléphonie mobile et d’Internet.

Samsung est un groupe qui compte une soixantaine d’entreprises réparties en 5 branches principales :

  • BTP (depuis les débuts ; elle a construit Burj Khalifa à Dubai et la Tour 101 à Taïpei)
  • assurances (depuis 1957 –NB les Sud-coréens doivent se payer des assurances santé, des assurances vie)
  • électronique (depuis 1969, celle des puces et des téléphones c’est la plus prospère)
  • engineering (études et projets depuis 1970
  • industries lourdes (constructions navales de Busan qui remontent à 1974)

On voit qu’il n’y a de branche automobile car le groupe Samsung n’est plus présent dans l’automobile : il a vendu sa filiale Samsung Motors au groupe Renault en 2000 ce qui n’empêche pas de continuer à produire des automobiles de marque Samsung à Busan (voir l’article La construction automobile française à l’ère de la mondialisation : quelques jalons) mais le constructeur chinois Geely (groupe privé qui a déjà racheté le Suédois Volvo vient d’annoncer qu’il voulait racheter une partie de cette filiale !)

L’usine Renault 르노/Samsung 삼성 de Busan, situé au sud-ouest de la ville dans la zone portuaire à l’Ouest du fleuve Nakdong

L’enjeu des semi-conducteurs

Dans un autre article nous avions évoqué le marché mondial des semi-conducteurs dominé par les Américains (Intel no1) et actuellement en tension car on manque de puce ( voir Les entreprises de semi-conducteurs dans le monde : un petit décryptage -un article déjà un peu périmé car datant d’octobre 2020). Samsung talonne désormais Intel et très récemment (mai 2020) le président américain Joe Biden est venu en Corée du Sud visiter l’immense complexe de production de puces de Samsung à Pyeongtaek (à plus de 50 km au sud de Séoul) tandis que Samsung annonçait qu’il allait créer une nouvelle usine de semi-conducteurs à Taylor au Texas.

Le Pyeongtaek Campus de Samsung Electronics situé dans la province de Gyongi à 50 km au Sud de Séoul

Pour l’occasion le juge a autorisé Jay Y. Lee qui était convoqué à une audience à Séoul pour son procès en corruption à ne pas y participer et c’est sa première grande apparition publique depuis sa libération sur parole de 2021, preuve que l’enjeu économique est de taille.

Samsung a investi précocement (1976) dans un parc d’attraction Everland, qui reste le plus fréquenté du pays qui nous semble singulièrement ringard (une Europe en décor d’opérette). Dans ces années un groupe comme Disney n’aurait jamais investi dans un pays aussi insignifiant et encore pauvre que la Corée du Sud (en Europe il n’a ouvert son parc à Paris qu’en 1992) et aujourd’hui il existe un autre parc plus récent et plus moderne dans Séoul : Lotte World datant de 1989

Everland Resort à environ 40 km au sud-est de Séoul, le plus grand parc d’attraction du pays appartenant au groupe Samsung ouvert en 1976

L’importance des fondations des chaebols et leur rôle dans le développement culturel : l’exemple des 2 musées d’art du groupe Samsung

La page d’accueil du musée d’art Ho-Am à Séoul qui expose la collection privée du fondateur de Samsung Lee Byung-chul. Il a été inauguré en 1982 à 40 km au sud-est de Séoul à proximité d’Everland Resort (parc d’attraction du groupe Samsung plus grand parc du pays)

La fondation Samsung présidée par Hong Ra-hee (née 1945) la femme de Lee Kun-hee a ouvert en 2004 un autre musée d’art, le Leeum à Séoul même au pied de la colline de Namsan

Musée d’art moderne du Leeum ( 2004) de la fondation Samsung : trois bâtiments reliés avec 3 architectes traditionnel milieu(Mario Botta), le contemporain à gauche (Jean Nouvel) et l’éducatif à droite en béton noir (Rem Koolhaas). On est au pied de la colline de Namsan, le grand bâtiment à l’arrière-plan est l’hôtel Hyatt (5 étoiles)

Comment résumer en 2 graphiques l’essor économique de la Corée du Sud

L’effondrement de l’emploi dans le secteur primaire : un marqueur de la sortie du sous-développement

graphique tiré de l’Atlas National de Corée 2018 en ligne ici

Ce graphique présente 2 informations et donc 2 échelles, à gauche le nombre d’emplois en millions (barres vertes) et à droite le % dans l’emploi de ce secteur primaire qui regroupe agriculture, sylviculture, aquaculture et pêche.

On peut y lire la rapidité d’évolution de l’économie sud-coréenne et qui est quasiment sans équivalent dans le monde. Effectivement la part de la population active est tombée de 50 % à environ 5 %, les effectifs de 5,5 millions à 1,5 millions.

Si les pays industrialisés d’Europe ont connu également ce phénomène d’effondrement de la main d’oeuvre dans ces secteurs, cette baisse a été beaucoup plus lente (elle a commencé dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle en Angleterre, vers la Monarchie de Juillet en France en touchant d’abord les régions rurales les plus pauvres et l’exode rural s’est accéléré après le Seconde Guerre mondiale avec la mécanisation de l’agriculture, entraînant une forte urbanisation.

Ce phénomène est exacerbé en Corée du Sud, aboutissant notamment à la croissance fulgurante de l’agglomération de Séoul.

L’urbanisation de la Corée du Sud

graphique tiré de l’Atlas National de Corée 2018 en ligne ici

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