Le blé et le riz sont les 2 principales céréales nourricières commercialisées sur le marché mondial et par conséquent sur une planète peuplée de 8 milliards d’habitants la sécurité alimentaire de certains pays en développement est fortement liée au marché mondial et aux cours mondiaux de ces denrées. Sauf que le discours alarmiste des médias sur l’inflation et la hausse du coût des produits alimentaire en France obscurcit considérablement notre perception des choses. Comme si les Français allaient mourir de faim et de froid cet hiver !
Partons simplement de la répartition des principaux producteurs mondiaux de ces 2 produits telle qu’elle est fournie dans le rapport 2021 de la FAO : leurs cartes et les tableaux et graphiques que j’en ai tirés.
Voici d’abord un comparatif par continent qui montre que les tonnages sont comparables pour ces 2 céréales en 2019 : 766 millions de t pour le blé et 755 pour le riz.
Cela implique une logistique considérable pour entreposer (silos) puis acheminer (par trains, par navires) ces céréales quand il faut les exporter, parfois à des milliers de kilomètres ou simplement les transformer et les acheminer dans les villes
Les principaux producteurs de riz dans le monde
Ils sont concentrés en Asie Orientale à 90 %
Sur ces 15 premiers pays producteurs 12 sont des pays d’Asie orientale avec une prépondérance des 2 géants démographiques (Chine et Inde).
Si maintenant on va plus loin et qu’on prend tous les producteurs qui produisent plus d’1 million de tonnes (on ne peut plus faire de graphique car on ne verrait rien), on trouve 27 producteurs dont 19 ne sont pas pas asiatiques.
1 seul (les Etats-Unis) est un pays industrialisé développé qui pratique une riziculture totalement mécanisée sur de grandes surfaces
2 sont des pays industrialisés développés où les techniques utilisées sont désormais moins fatigantes pour les agriculteurs (Japon et Corée du Sud) (motoculteurs, pompes, pas de repiquage à la main)
Partout ailleurs la culture du riz reste une culture qui exige encore beaucoup de main d’oeuvre (pour l’entretien des rizières, les labours, le fumage, le repiquage, le sarclage, l’irrigation, la récolte) même si les choses commencent à changer de manière importante avec la mécanisation
Ce tableau permet de commencer à réfléchir aux endroits où potentiellement on pourrait imaginer développer la culture du riz si, à l’avenir, on l’estime nécessaire (ou rentable) : là où il y en a déjà un peu et où il y a de la place (par exemple en République démocratique du Congo, au Mali dans le delta intérieur du Niger).
Les principaux producteurs de blé dans le monde
La carte est bien différente même si on retrouve les 2 mêmes pays en tête du classement Chine et Inde
Les couleurs que j’ai mises sur ce graphique (qui est beaucoup plus chamarré que le précédent) suggèrent que l’Asie orientale produit du blé (Chine, Inde, Pakistan) mais c’est aussi le cas des pays neufs de peuplement (Etats-Unis, Canada, Australie, Argentine), des grands pays du Moyen Orient (Turquie, Égypte et Iran), de ceux Europe occidentale (France, Allemagne, Royaume Uni), de la Russie et de de l’Ukraine.
Ces différents types de producteurs n’ont pas les mêmes caractéristiques démographique, économiques et la même manière de produire du blé (ce qui ne peut pas se voir dans les statistiques)
Nous en resterons là pour l’instant : ces tableaux, graphiques et cartes ne nous permettent que quelques éléments de départ qu’il va falloir tenter d’expliciter en s’attachant notamment aux différentes manières de cultiver ces 2 céréales.
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