Les E.A.U. se situent au sud-est de l’Arabie Saoudite entre le Qatar et le sultanat d’Oman, et s’étendent sur 650 km le long de la côte occidentale du Golfe. Ils occupent une superficie de 82 880 km² (c’est-à-dire grosso-modo la superficie de la Nouvelle-Aquitaine) pour une population de 9,8 millions d’habitants (chiffre 2019, INED).
Ils rassemblent depuis 1971 sept émirats dont les deux plus riches, plus connus et plus peuplés sont Abu Dhabi (qui représente 85% de la superficie et où l’on trouve la capitale –du même nom-) et Dubai, capitale marchande des E.A.U., une ville ayant connu un essor économique extraordinaire. Les 5 autres émirats sont : Sharjah, Adjman, Um el Qaïwan, Ras el Khaimah et Fujeirah (on entend rarement évoquer leur noms).
Notons qu’il existe des variantes de graphie concernant les noms de ces émirats car il s’agit de la transcription en alphabet latin de noms qui existent en arabe. A priori la commission française de terminologie recommande de privilégier les graphies Doubaï et Abou Dabi (correspondant à la prononciation française) aux transcription anglaise de Dubai et Abu Dhabi… mais, en fait, les E.A.U sont arabophones et utilisent beaucoup l’anglais… par conséquent les graphies anglaises sont généralement utilisées et c’est que nous allons faire ici.
(Voir pour ces histoires de transcription l’article La langue arabe et l’alphabet arabe : un peu de décryptage linguistique et géopolitique)
Les Émirats Arabes Unis se situent dans une région désertique au niveau du tropique du Cancer (on trouve quelques oasis situés dans l’intérieur comme celui d’Al-Aïn). Leur essor économique est lié à la production du pétrole (exploité depuis 1960 à Abu Dhabi).
La population autochtone était, à l’origine, très peu nombreuse avec des modes de vie traditionnels (nomadisme, agriculture d’oasis, pêche –notamment des huitres perlières-, commerce).
L’essor du pétrole a bouleversé totalement cette société et amené une immigration considérable (en provenance du monde arabe mais également des pays de l’océan Indien –Inde, Pakistan, Bangladesh-, des Philippines et des pays occidentaux : près de 90 % de la population est immigrée.
La ville de Dubai forme une agglomération de plus de 2 millions d’habitants (2,7 millions en incluant la conurbation qu’elle forme avec les capitales des émirats voisins qui la jouxtent, Sharjah et Adjman). Elle ne comptait que 40 000 habitants en 1960 avant l’essor lié au pétrole.
L’extraordinaire essor de Dubai ces vingt dernières années tient à sa volonté de diversifier son économie pour n’être plus seulement un émirat exportateur de pétrole mais devenir une plaque tournante incontournable du commerce international, une métropole tertiaire dotée d’activités financières et commerciales, attirant des touristes internationaux par son excellent potentiel hôtelier et le luxe de ses grands centres commerciaux.
La crise financière de 2007-2008 a ralenti fortement la croissance, poussant à l’abandon ou au retard des projets les plus ambitieux. Mais la croissance a repris depuis.
Dubai est doté :
- d’un immense port, celui de Jebel Ali, à 35 km du centre de Dubai qui est le plus grand port du Moyen Orient avec un terminal porte-conteneurs ultramoderne.
- d’un aéroport international qui est une plaque tournante très importante (un « hub » si l’on utilise cet anglicisme) avec deux pistes et près de 60 millions de passagers annuels (même ordre de grandeur de trafic que l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle)
- d’un nouvel aéroport (l’aéroport international Al Maktoum) construit à proximité du port de Jebel Ali et inauguré en 2010 avec une seule piste et qui avait ambitionné avant la crise financière de 2008 d’être le plus grand aéroport du monde avec à la fois un terminal pour le fret et pour les passagers, trois pistes et une capacité prévue de 120 millions de passagers annuels !
Le centre présente une concentration unique au monde de gratte-ciels futuristes dont le plus spectaculaire est la tour de Burj Khalifa, inaugurée en 2010 (dont la construction avait pris du retard à cause de la crise financière) et qui culmine à 828 m de haut (symboliquement c’est plus de deux fois la hauteur des tours du World Trade Center détruites à New York en 2001).
Plus ambitieux encore sont ces deux projets pharaoniques : The Palm et The World qui consistent en la construction d’îles artificielles au large de Dubai pour y installer des villas luxueuses, hôtels et résidences touristiques.
Le projet The Palm , lancé par un groupe financier de Dubai (Nakheel) a débuté en 2001 et été achevé avec retard en 2009 : il comprend des hôtels et des villas. Le projet The World commencé en 2003 a été abandonné en 2007 : les îles sableuses reproduisant les contours des continents sont aujourd’hui abandonnées et peut-être amenées à disparaître mais il semble que le projet soit en train de reprendre.
Une très mauvaise photo personnelle prise depuis l’avion en 2015 : il est rare qu’on ait ailleurs dans le monde une vision aussi incroyable au décollage !
Pour aller plus loin L’excellent Atlas des Pays du Golfe par deux géographes spécialistes de la région :
Cadène Philippe, Dumortier Brigitte, Atlas des Pays du Golfe, éditions RFI – Presses de la Sorbonne, 2012
(Brigitte Dumortier a été Maître de Conférences à l’Université de Paris-IV-Sorbonne, Directrice d’Études à l’Université Paris-Sorbonne Abou Dabi), Philippe Cadène est spécialiste de l’Inde et des relations avec Dubai.
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