La géographie des mers et des océans !

Voilà une thématique qui est à la mode en géographie mais qui m’ennuie un peu parce qu’elle dérange fortement ma conception basique (et un peu périmée peut-être) de la géographie qui consiste à considérer que la géographie s’intéresse à la manière dont l’homme habite la terre or les 8 milliards de terriens ne vivent pas sur les mers du globe, même si ces espaces représentent plus des 2/3 de la surface terrestre.

Le lagon de Nouvelle-Calédonie classé au patrimoine mondial de l’UNESCO

Certes les mers et océans jouent un rôle majeur dans le transport des marchandises à longue distance, surtout depuis que le phénomène de mondialisation s’est accéléré au tournant du XXI e siècle. Mais, malgré leurs ressources (« halieutiques » comme on dit pour faire savant), les mers et océans ne recèlent pas, et de très loin, les ressources qui font vivre les 8 milliards d’être humains.

La pêche (et aujourd’hui la surpêche dans certains endroits par des navires-usine) n’est pas l’activité nourricière la plus importante (c’est de très loin l’agriculture).

L’exploitation des ressources énergétiques off-shore (pétrole et gaz ne représente qu’une part -qui a certes beaucoup progressé de l’exploitation des hydrocarbures qui de toute manière devrait progressivement décliné si l’on veut vraiment changer de modèle énergétique).

Quant à celle des nodules polymétalliques on l’attend toujours : régulièrement dans la presse, on nous explique qu’il y a un nouveau projet en ce sens, de nouvelles menaces et les écologistes de monter au créneau.

Mais à vrai dire aucun projet de ce type n’a jamais abouti. Celui des Canadiens que j’avais documenté en 2019 dans l’article Solwara 1 : Le premier projet au monde d’exploitation de sulfures polymétalliques ? qui aurait du voir le jour en Papouasie-Nouvelle-Guinée (je l’ai relu pour vérifier que les liens sont toujours à jour et qu’il n’y a rien de bien nouveau : le projet a été abandonné pour l’instant ; il y a un moratoire de 10 ans… mais les activistes écologistes ne sont pas satisfaits pour autant).

Je voudrais ici juste proposer quelques documents et ressources pour défricher un peu la question des mers et océans, articles que j’avais principalement réalisés pour mes élèves dans le cadre du nouveau programme de HGGSP (Histoire Géographie Géopolitique et Sciences Politiques). Ce sont des articles de vulgarisation.

La première chose est de repérer correctement sur une carte du monde les mers et océans et de connaître le nom des points stratégiques importants : détroits, caps et des lieux humanisés qui s’y sont développés dans les endroits où l’on doit zoomer.

La seconde est de connaître un minimum le droit de la mer né de la Convention de Montego Bay en 1982 et qui invente la notion de ZEE (Zone Economique Exclusive).

Si la géographie des mers et des océan a pris de l’importance dans nos programmes scolaires (auparavant on avait eu une géographie des espaces littoraux qui me semblait plus intéressante) c’est que progressivement la place de l’homme sur terre et sa légitimité à transformer l’espace, défricher des forêts pour cultiver (on parle désormais de « déforestation » et non de « défrichement » comme au Moyen Âge ou de « colonisation agricole » comme dans les années 1970), à aménager de nouveaux espaces urbains (on est pour une « ZAN » zéro artificialisation nette dans nos villes depuis une loi de 2023), à empêcher la prolifération d’espèces animales ou végétale invasives (au mieux on parle de « régulation ») est remise en cause pour préserver la biodiversité.

D’où l’idée peut-être de déplacer l’intérêt de la géographie vers des lieux (mers et océans) qui sont impactés et de manière très diffuse -et donc d’autant plus inquiétante parce qu’insidieuses et peu visibles- par les actions humaines et l’augmentation des hommes et de leurs activités en ce début du XXIe siècle. Parce que c’est dans les mers et océans qu’on va découvrir des phénomènes de pollution, cette histoire de ce 6e, 7e ou 8e continent qui fait fantasmer activistes écologiques, auteurs de fiction, chanteurs… qui est un phénomène d’accumulation de détritus plastiques à la fois dans le Pacifique Nord (c’est là qu’il semble le plus important) et dans le Pacifique Sud.

Cette thématique sur les mers et océans nous amène donc aussi à réfléchir sur la protection des espaces marins ou côtiers.

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