Après cet article de présentation sur les différents États d’Asie du Sud-Est (voir L’Asie du Sud-Est : un peu de repérage), un petit point sur l’ASEAN (Association des Nations de l’Asie du Sud-Est), organisation intergouvernementale qui en regroupe 10, initialement 5 pays capitalistes (depuis 1967) auxquels se sont rajoutés le Brunei (à son Indépendance) puis, après la fin de la guerre froide, les pays communistes à économie de marché. Le 11e le Timor-Oriental devrait en faire partie prochainement.
Essayons de mettre quelques images et quelques éléments qui permettent de comprendre ce qu’elle est et entend promouvoir.
Par Asie du Sud-Est nous désignons cet enchevêtrement de péninsules et d’îles qui n’est pas étudié précisément dans les programmes de de Géographie au lycée : pour simplifier si on enlève dans cette région du monde la Chine au Nord, l’Australie au Sud, l’Inde et le Bangladesh à l’Ouest et les archipels de Mélanésie à l’Est (à commencer par la Papouasie-Nouvelle-Guinée), il reste en creux l’Asie du Sud-Est à savoir un ensemble de 11 États de taille et poids démographique très différents regroupant 680 millions de personnes : l’immense archipel indonésien (275 millions d’habitants, 1,9 million de km²), 7 États de taille moyenne (Philippines, Vietnam, Thaïlande, Birmanie, Malaisie, Cambodge, Laos), et 3 micro-États (Singapour, Brunei et Timor-oriental).
Cet article sera simplement une petite cartographie générale assortie d’un tableau et renverra à d’autres articles plus précis et des références universitaires.
Voici surtout une suite de documents (fabriqués avec Khartis -le petit logiciel gratuit de Sciences Po-, Excel et Word à partir des données de l’INED Population et Sociétés Tous les pays du monde 2022. J’avais besoin de documents utilisables en classe et plus à mon goût que ceux qu’on peut trouver sur Eurostat. (voir aussi Quels sites consulter pour découvrir l’Union Européenne ?
Cette première carte (le figuré est un carré ce qui est visuellement plus facile à comparer qu’un disque) montre bien l’émiettement politique de l’Europe et le poids démographique très différent des États et notamment de ceux qui composent l’U.E. La taille de ces carrés pour les 27 membres est à peu près proportionnelle au nombre de députés au Parlement européen : ainsi sur 705 députés l’Allemagne en 96, la France 79 et les 3 plus petits sont surreprésentés avec 6 députés chacun (Luxembourg, Malte, Chypre, l’Estonie). On peut trouver des précisions sur le site du Parlement européen :
Nous avons déjà parlé du G20 dans un long article intitulé G 20 et COP 26 : le calendrier chargé de l’automne 2021 ? Il y est expliqué la construction progressive de cette organisation qui rassemble 19 Etats et l’Union Européenne. Mais je voudrais ici m’intéresser à autre chose que le poids géopolitique de ces États : montrer à quel point on y trouve de grandes disparités de développement.
Il existe déjà sur ce blog un long article sur Singapour intitulé Singapour : un concentré de mondialisation ? qui présente les caractéristiques majeures de cette richissime île-ville-Etat d’environ 6 millions d’habitants pour un peu plus de 700 km² contrôlant le débouché du détroit de Malacca et donc le passage le plus court et aujourd’hui le plus intéressant de l’océan Indien à l’océan Pacifique.
Son port est l’un des plus importants au monde (577 millions de tonnes tout trafic confondus -ce qui est beaucoup parce qu’il y a beaucoup de produits pétroliers et 37,3 millions de d’EVP (de conteneurs) rivalisant avec les grands ports d’Asie Orientale notamment les ports chinois (Shanghai, Tianjin, Canton, Ningbo…).
L’idée de cet article est de réfléchir à des éléments propres à la gestion des villes de la zone intertropicale et qui sont liés à leur « tropicalité« , le fait qu’il y fasse chaud toute l’année (il n’y a pas d’hiver au sens climatique contrairement à ce qu’on observe sous les latitudes moyennes) et par conséquent qu’on puisse toute l’année se retrouver à être dans une ambiance climatique où il fait chaud et humide, cette combinaison étant éminemment favorable à la vie sous toutes ses formes (moustiques, mouches, cafards, rats, oiseaux, chiens et chats…) surtout quand une concentration de population y crée la présence d’eau en toutes saisons et la production massive de déchets organiques (eaux usées, restes alimentaires).
Cette question est rarement abordée sous cet angle parce que le faire risquerait d’accréditer l’idée aujourd’hui politiquement incorrecte d’une forme de « malédiction des tropiques » qui expliquerait pourquoi l’essentiel des pays en voie de développement sont des pays situés dans la zone intertropicale et qu’il n’existe quasiment aucun pays industrialisé développé dans ces régions.
Ne pas aborder la question et se contenter de parler de ces villes en s’intéressant juste à la gestion anarchique de villes du Tiers Monde qui ont une forte croissance démographique, peu de moyens financiers et font ressortir des inégalités immenses et une violence considérables, c’est oublier un des éléments de difficulté supplémentaire mais qui ne se présente pas de la même façon à Kinshasa, Lagos, Abidjan ou Manaus (où cette ambiance chaude et humide est permanente), à Dakar, Bamako, Niamey (où la saison des pluies est brutale mais courte), à Mumbai, New-Delhi, Chennai, Kolkata (où la mousson d’été peut devenir dévastatrice) ou pire dans des villes tropicales ou subtropicales situées sur les trajets de cyclones (La Nouvelle-Orléans, Miami, Taipei).
Outre la PAC (Politique Agricole Commune) (voir Les politiques menées par l’U.E depuis les débuts de la construction européenne (la PAC) : Politique Agricole Commune) se met en place un mécanisme qui devient ensuite très important dans la CEE puis l’U.E. celui des fonds d’aide à des régions en difficulté et/ou retard de développement, ce qui est le cas surtout à partir de 1973 avec l’adhésion d’un nouveau membre (l’Irlande). Et cette question de l’aide aux régions et pays les plus en retard va se poursuivre avec les élargissements successifs et notamment l’entrée d’anciens pays communistes dont les économies sont totalement à restructurer.
Les dispositifs mis en place : sigles et changements de noms, financement
Cuzco est une ville du plateau andin d’environ 440 000 habitants, située à environ 3400 m d’altitude. Elle se trouve au Pérou (État d’Amérique du Sud de 34 millions d’habitants, doté d’une capitale littorale hypertrophiée, Lima -environ 10 millions d’habitants-). Il n’existe aucune autre ville au monde à pareille altitude concentrant une telle population. A l’époque inca, au moment de l’Indépendance et en 1940 Cuzco est une ville d’environ 40 000 habitants. Comment expliquer une telle croissance ( population X 10) dans un tel environnement ?
C’est à l’échelle de l’Amérique latine la ville qui symbolise le mieux la période précolombienne dans la mesure où elle a été la capitale de l’Empire inca, vaincu par les Conquistadores espagnols au début du XVIe siècle. La ville a été classée précocement au patrimoine mondial de l’UNESCO (1983)
Aujourd’hui elle est devenue la destination la plus célèbre d’Amérique latine à cause de la présence de vestiges de l’Empire inca et notamment de la curieuse cité d’altitude du Machu Pichu également classée au patrimoine de l’UNESCO en 1983 (et « redécouverte » en 1911) située à 75 km de là.
Elle fait ainsi partie des destinations majeures du tourisme culturel tourné vers des sites patrimoniaux répartis à travers la planète (pyramides d’Égypte, colline d’Athènes, ville de Rome, Jérusalem, Taj Mahal en Inde, Temple d’Angkor au Cambodge, Lhassa au Tibet, Cité Interdite de Pékin, Paris et Versailles, Venise) qui s’ajoutent à des sites patrimoniaux naturels (Parcs américain de Yellowstone, Yosemite, Grand Canyon du Colorado, chutes du Niagara, chutes Victoria, Ayers Rock (rocher d’Ulura), Grande Barrière de Corail, volcans Hawaïens…) et constituent les incontournables destinations du tourisme international.
Je commencerai cet article très factuel par présenter cette carte sans échelle qui met en évidence un itinéraire cycliste entièrement balisé permettant de descendre le Rhin jusqu’à son embouchure en traversant 4 pays : la « Véloroute du Rhin ». J’ai rajouté à droite les éléments historiques et géographiques qui me viennent à l’esprit concernant les toponymes indiqués et qui correspondent aux grands enjeux présents depuis la colonisation romaine dans cette région : des questions de frontières et de guerres, un axe économique majeur qui voit un chapelet de villes très importantes.
Cette capitale (au nom long et difficile à prononcer) d’un petit État d’Amérique Centrale (le Honduras, qu’on est incapable de placer sur une carte dans l’enchevêtrement des petits États d’Amérique centrale), mérite-t-elle qu’on s’y intéresse en tant que géographe ?
Est-ce un exemple qui permet d’analyser, d’illustrer, de décortiquer des questions relatives à l’urbanisation, au développement, aux difficultés politiques, économiques et sociales inhérentes à l’Amérique centrale…
Il me semble que oui et notamment parce que, comme ce pays est peu connu, qu’il passe en dessous du radar des médias, on n’est pas influencé par les « marronniers journalistiques ».
La première image proposée par Wikipédia sur Tegucigalpa est cette photographie récente (2021) qui montre une avenue centrale bien entretenue avec 2 complexes d’immeubles modernes mais pas très élevés (une quinzaine d’étages) et à l’arrière plan, dans les collines, une amoncellement de petites maisons d’apparence désordonnée. On est sur un plateau dominé par des montagnes boisées et humides à l’ambiance tropicale.